Implantation du programme Ma famille, ma communauté dans les Etchemins
JEUNESSE. La MRC des Etchemins devient officiellement la 17e MRC de la province et le deuxième territoire en Chaudière-Appalaches, après la MRC des Appalaches, à joindre le programme provincial Ma famille, ma communauté.
Ce programme lancé en 2020 et qui s’inscrit dans les recommandations de la Commission Laurent sur la protection de la jeunesse, vise dans un premier temps à éviter le placement d’enfants ou d’adolescents en ressources d’hébergement (familles d’accueil ou autres), ou encore d’en réduire les conséquences lorsque celui-ci est inévitable.
Il a aussi pour objectif d’éviter le déplacement des enfants concernés d’une famille d’accueil à une autre et, surtout, de faciliter et augmenter le retour de ceux-ci dans leur milieu familial.
Pour ce faire, un comité formé d’une vingtaine d’intervenants etcheminois et de Beauce-Etchemins (organismes communautaires, réseau scolaire, les CPE, les municipalités et autres) est en action depuis le début de l’année 2024, indique Sabrina Langlois, coordonnatrice régionale pour le programme au sein du CISSS de Chaudière-Appalaches.
« Ce programme vise la mobilisation de toute la communauté en réunissant toutes les personnes qui sont significatives dans la vie d’un enfant afin de créer un filet de sécurité auprès des familles qui ont un enjeu au niveau du placement. Quand la protection de la jeunesse envisage de retirer un enfant de son milieu, la question est de savoir comment peut-on, en tant que communauté, accompagner et supporter la famille et assurer le maintien de l’enfant dans son milieu de vie naturel », indique-t-elle.
Pour bénéficier d’une rencontre dans le cadre de ce programme, la famille ou l’enfant doit profiter d’un suivi en première ou en deuxième ligne jeunesse, que ce soit auprès du CLSC ou de la protection de la jeunesse.
« Il n’est pas toujours possible d’éviter des signalements, mais avec l’aide de la communauté et des actions que celle-ci peut s’engager à prendre, on pourra maintenir l’enfant chez lui », poursuit-elle en ajoutant que ce service peut aussi s’activer lorsque l’enfant est en placement, que ce soit dans un centre de réhabilitation ou en famille d’accueil, et que l’on prépare son retour en milieu familial, dans un contexte sécuritaire.
Des enjeux dans Les Etchemins, comme ailleurs
L’implantation en sol etcheminois du programme Ma famille, ma communauté peut s’expliquer, toujours selon Mme Langlois, par le fait qu’on y retrouve, comme ailleurs, des prérogatives en matière de négligence, mais aussi des problématiques en matière d’accès aux services qui peut être plus difficile lorsque les municipalités sont peu populeuses ou éloignées les unes des autres.
« Dans ce cas et quand il y a un placement, on parle plutôt de déracinement, car les enfants ne peuvent pas toujours être placés à proximité de leur lieu de résidence. Cela entraîne un changement d’école, de garderie et de communauté, ce qui a beaucoup d’impact sur l’enfant. Nous essayons d’éviter cela le plus possible », soutient-elle également en ajoutant qu’au fil des discussions dans le milieu, d’autres solutions peuvent apparaître.
« Cela pourrait permettre de trouver un milieu de vie à proximité, idéalement dans la famille proche, avec des personnes qui accepteraient d’accueillir ces jeunes en collaboration avec les partenaires du milieu. Ces organismes ou intervenants peuvent prendre des ententes pour soutenir les adoptants qui, autrement, n’auraient pas envisagé de le faire », poursuit-elle en rappelant qu’il y a toujours un grand besoin pour des familles d’accueil, que ce soit dans les Etchemins ou ailleurs en Chaudière-Appalaches.
Comme le programme est dans les priorités du ministre Lionel Carmant et des DPJ, celui-ci est assurément là pour rester, affirme Mme Langlois en mentionnant que l’objectif est de l’implanter dans toutes les MRC de Chaudière-Appalaches.