Incertitude complète au CNRB en ce début de saison
NATATION. La grève illimitée des employés syndiqués du Service des loisirs et de la culture de Saint-Georges continue d’impacter les organisations sportives locales. Le Club de natation régional de Beauce (CNRB) ne sait toujours pas comment fonctionnera sa prochaine saison.
Le 20 août, lors d’une première communication avec le journal, les nouvelles étaient loin d’être bonnes. On craignait même de devoir annuler la saison. Deux jours plus tard, l’organisation reçoit une bonne nouvelle. La piscine sera accessible. « Pour le moment, la Ville nous a dit que les douches ne seront pas accessibles. On ne sait pas si l’ouverture sera à tous les jours et le nombre d’heures d’accès à la piscine. Est-ce que l’on va privilégier nos athlètes compétitifs ou on ouvre à tous avec des heures réduites ? Il y a plusieurs facteurs à évaluer. Ça va dépendre des inscriptions », explique Esther Lessard, membre du conseil d’administration.
« Contrairement au hockey, nos nageurs n’ont pas accès à des piscines. Il y en a qui n’ont pas nagé depuis plus de six mois. On a même perdu des athlètes qui ont décidé de s’entraîner avec d’autres clubs. L’an dernier, Beauceville nous a offert des heures, mais c’était loin d’être l’idéal. On avait juste les restants. C’était tard le soir, vers 20 h. Ça commençait à faire tard pour des jeunes », déplore la responsable des communications au CNRB, Stéphanie Tremblay. Régionalement, les piscines intérieures se retrouvent à Beauceville, Sainte-Marie, Saint-Évariste et Lévis. Pour les sports sur glace, on retrouve des patinoires dans de nombreuses municipalités de la région. Pour l’Association de hockey mineur de Saint-Georges et les équipes juniors, l’entraînement dispersé est l’option privilégiée en ce début de saison.
Tout recommencer à zéro
La pandémie a eu un impact majeur sur le nombre d’inscriptions. Plusieurs athlètes plus âgés, entre 12 à 14 ans, ont abandonné la nage compétitive lorsque les piscines étaient fermées durant la COVID-19. Le CNRB a recommencé à se construire une relève. Le nombre d’inscriptions était en hausse l’an dernier. Mmes Tremblay et Lessard craignent que plusieurs nageurs ne se réinscrivent pas, qu’ils se trouvent un autre loisir et que tout soit à recommencer pour une seconde fois en peu de temps.
« Présentement, ce sont nos jeunes qui écopent. Ils vont arriver en compétition et ne seront pas en mesure de rivaliser contre les autres nageurs. Comme tous les autres sports, ça prend de l’entraînement pour se développer, surtout à un si jeune âge. […] Il faut penser aussi à un niveau de sécurité. Depuis quelques années, plusieurs jeunes ne reçoivent plus de cours de natation. J’espère que ça ne fera pas augmenter le nombre de noyades dans le futur. Pour notre groupe adapté – avec une limitation fonctionnelle -, c’est pour certains leur seule activité de la semaine. Ça serait plutôt triste de devoir annuler une seconde fois », affirment-elles.
Un potentiel énorme
Ouvert depuis le mois de septembre 2023, le CNRB n’a pas eu l’occasion de bénéficier grandement des nouvelles installations du complexe multisport. À l’ouverture, le club était davantage en phase test. L’organisation n’avait pas reçu encore tout l’équipement nécessaire à la pratique du sport. Notons que le CNRB a obtenu une subvention de 10 000 $ du gouvernement du Canada, par le Fonds de relance des services communautaires, pour l’achat d’équipements. Des compétitions régionales devaient avoir lieu en mars dernier, mais elles ont été annulées en raison de la grève.
Le CNRB conçoit que le complexe multisport de Saint-Georges permettra le développement de jeunes nageurs de qualité. « C’est l’une des plus belles installations que j’ai eu la chance de visiter », mentionne Mme Tremblay. La nouvelle piscine est désormais réglementaire, avec une longueur de 25 mètres, et compte dix couloirs au lieu de quatre, comme l’offrait l’ancien bassin de la Polyvalente de Saint-Georges. La création d’un programme sport-études – natation est également dans les plans, mais le projet a été mis sur pause. Des compétitions sont prévues en novembre et mai, mais les deux sont en péril si la Ville et ses employés ne s’entendent pas rapidement.