Investir du temps en lisant passionnément
CULTURE. Le temps des Fêtes représente un bon moment pour se détendre par la lecture. Philippe Dulac-Thibaudeau et Jessica Jacques, de la bibliothèque de Saint-Georges, nous présentent six coups de cœur.
Prime Time, de l’auteur Maxime Chattam, nous plonge dans la prise d’otages d’un lecteur de nouvelles. Un homme masqué, la voix déformée, le tuera si la station coupe le signal en direct. Le lecteur assiste à une course contre la montre où s’affrontent le cynisme des médias, les jeux de pouvoir et scrupules moraux.
« C’est un thriller axé sur la négociation avec une enquête en parallèle. […] L’intrigue possède de nombreux personnages, mais l’auteur nous permet de suivre facilement. Ça se lit tout seul et on accroche à chaque page », affirme Philippe.
Le livre jeunesse Les Mal-aimés, de Magalie Élément, se démarque par une histoire surprenante. Les habitants du tiroir à légumes, tannés d’être délaissés pour d’autres aliments, souhaitent attirer l’attention des enfants. La solution se trouvait-elle dans le dialogue ?
« C’est un bel exemple de livre à la fois éducatif et divertissant. Il contient des illustrations animées avec l’application Alaska. Par exemple, le champignon montre aux enfants qu’il peut allumer un feu et griller une guimauve », indique Jessica.
Double mélancolie
Se réveillant en pleine nuit, Lilas constate l’absence de mon mari, Maxime, et de leur fille Zélie, quatre mois. Où sont-ils passés ? Tentant de contacter Maxime, Lilas tombe sans cesse sur sa boîte vocale. Peut-on vraiment connaître les personnes qui partagent notre vie ? L’autrice Amélie Antoine utilise cette prémisse dans le thriller Pourquoi tu pleures ?
« Cette histoire pourrait être un fait vécu. C’est pourquoi on s’y investit autant comme lecteur. […] La police, les journalistes et les internautes aident Lilas à mettre tout en place pour résoudre cette disparition », dit Jessica.
Le roman Dans la forêt des larmes, de Glendy Vanderah, explore une autre forme de tristesse. Découvrant l’infidélité de son conjoint, Ellis part se ressourcer dans la forêt avec ses trois enfants. Au moment du départ, elle oublie le siège d’auto de Viola, deux mois. À son retour, le bébé est disparu. Rongée par la culpabilité, Ellis entame un long exil forestier afin de se reconstruire.
« C’est une lecture procurant de l’émotion, des sourires et qui serre le cœur. On développe de l’empathie pour Ellis, en étant porté dans les paysages sauvages », mentionne Jessica Jacques.
Observer la société
Encore par la bouche de mes crayons, le nouvel essai de Jean-François Lisée, ne fait pas dans la dentelle. L’ancien député et chef péquiste ratisse large dans ses analyses. Ce recueil, regroupant ses chroniques parues dans Le Devoir, traite notamment de l’intelligence artificielle et de la théorie des genres à l’école.
« C’est une excellente lecture de chevet. […] Ses textes nous font parfois rire, parfois rager, mais toujours réfléchir », dit Philippe Dulac-Thibaudeau.
Biz implique des propos sociaux dans ses publications. Feu l’amour ne fait pas exception. Achille, enseignant à l’université et porte-à-faux avec la frilosité de son époque, est amoureux de Céleste. Elle veut des enfants, mais Achille a déjà donné : deux grands ados, une semaine sur deux. Recommencer ? Impossible.
« Ça se présente sous forme d’une lettre à cœur ouvert. On y trouve beaucoup de vulnérabilité, sachant que le roman est plutôt autobiographique. L’auteur est toujours aussi habile avec les mots », confirme Philippe.