La piqûre pour la courtepointe
ARTS. Sylvie Poulin a pour ainsi dire eu la piqûre pour la courtepointe. Elle a gagné le deuxième prix lors d’un concours lancé par Courtepointe Québec. Son oeuvre murale a été choisie parmi 500 courtepointes.
Mme Poulin était vitrailliste depuis 15 ans lorsqu’elle a découvert la technique de la courtepointe en 2006.
« Ma belle-sœur m’a montré un vieux coffre rempli de courtepointes confectionnées par son arrière-grand-mère, sa grand-mère, sa mère et elle-même. Je suis littéralement tombée en amour avec la technique de la courtepointe. Nous sommes allées dans une ancienne usine pleine à craquer de tissus et j’ai eu la piqûre pour la courtepointe », lance-t-elle.
L’artisane est partie à Phoenix, aux États-Unis, et à Kingston, en Ontario, afin de suivre des cours enseignés par une courtepointière.
« J’ai aussi acheté des livres et j’ai appris par moi-même. J’ai développé différentes techniques et je peins moi-même mon tissu », précise Mme Poulin qui a dû lâcher le vitrail en raison de tremblements essentiels. Pour elle, c’est moins difficile de manier le tissu que le verre qui peut risquer de lui couper les doigts.
Du verre au textile
La courtepointière résidant à Saint-Georges applique différents matériaux comme le cuivre, les pierres semi-précieuses et les bijoux dans ses œuvres murales, donnant ainsi des résultats originaux et créatifs.
En 2023, l’artisane a créé une courtepointe murale représentant la température, à Saint-Georges, pour chaque jour de l’année 2022. Chaque mois est représenté par une broderie. Mme Poulin a piqué sur sa courtepointe 730 bandelettes (doubles) de tissu, de différentes couleurs, qui correspondent aux 365 jours de l’année.
« Aux deux ans, il y a, à Saint-Hyacinthe, une grosse exposition de 500 courtepointes créées à la main ou à la machine à coudre. J’ai exposé ma courtepointe de température dans la catégorie murale abstraite et j’ai remporté le deuxième prix », mentionne-t-elle fièrement.
Un peu d’histoire
La courtepointe rassemble des épaisseurs de tissu. Traditionnellement, on utilise le coton ou la laine pour le dessus et le dessous de la courtepointe. La doublure est faite d’un matelassage de fibres de coton ou de laine. On maintient ensemble les trois épaisseurs de tissu par des points ou des rangs de piqûres réguliers, cousus ou noués à la main, et formant des motifs originaux. Selon le site de l’encyclopédie canadienne, cette technique de matelassage se serait implantée au Canada à la fin du XVIIIe siècle avec la venue de colons anglais et américains. Les courtepointes étaient fabriquées pour créer notamment des couvre-lits et des vêtements chauds.
Depuis la fin du XXe siècle, la courtepointe est devenue également une forme d’art à part entière. Elle peut être décorative ou murale, en différents formats et motifs. Elle est fabriquée selon différentes techniques traditionnelles (par exemple, à la main) ou contemporaine (par exemple, à la machine à coudre), en utilisant différents matériaux comme le papier, le métal et les perles de broderie.