Le Jutel bientôt de retour sur les tablettes
ALIMENTATION. L’usine Kerry de Sainte-Claire fera plaisir à un bon nombre de québécoises et de québécois en ramenant bientôt sa populaire marque de boissons Jutel sur le marché, inspiré par le 200e anniversaire de la localité.
Son nom fait quasiment partie du langage des Québécois, au même titre qu’un « ski-doo » ou un « frigidaire ». Qui n’a pas déjà utilisé cette appellation pour décrire ce jus, à base de lait et de sucre et qui se retrouvait quasi automatiquement dans les boites à lunch des jeunes à l’école ou même celles des travailleurs. Tous les petits contenants de jus s’appelaient « un Jutel » à une certaine époque.
Directrice de l’usine Kerry à Sainte-Claire, Cynthia Lapointe a eu la bonne idée de ramener le produit sur le marché, inspirée par les festivités du 200e de Sainte-Claire. Comme Kerry soulignera ses 20 ans de présence à Sainte-Claire cette année, le moment était idéal, selon elle. « Quand on dit qu’on travaille chez Kerry, les gens nous demandent c’est quoi Kerry ? On répond généralement que c’est l’ancien Agrinove à Sainte-Claire. Les gens font souvent le lien et nous demandent si nous allons un jour refaire le Jutel. L’idée a émergé un peu comme ça, pour faire appel à la fibre nostalgique et locale, en même temps ».
Mme Lapointe précise que l’objectif est de ramener le produit de façon permanente, pas seulement pour une courte période. « On le ramène pour une mise en marché et selon les ventes et le déroulement, nous avons tout pour continuer à le produire. On va toutefois se concentrer sur deux saveurs, soit orange et raisin. Nous ne serons possiblement pas prêts à l’emballage pour la semaine des fêtes du 200e, mais nous en aurons en vrac pour en faire le lancement le 24 juin. L’objectif est d’être prêts pour le retour à l’école », précise-t-elle.
Question de profiter du succès du passé, le logo original sera utilisé et diffusé. « Il est certain que nous n’avons pas le même type de contenants, sauf que nous aurons les mêmes formats. Il y en avait à la grandeur du Québec, mais c’est surtout ici, dans Bellechasse, Etchemins et la Beauce que le produit était populaire ».
Le produit d’origine
L’idée de faire renaître le Jutel n’était que le début. Il fallait s’assurer d’avoir un produit qui allait rappeler le concept, mais aussi le goût d’autrefois. Sur ce sujet, plusieurs démarches ont été nécessaires, indique Cynthia Lapointe. « Les dernières productions remontent à 1994, environ. Nous avions les recettes, mais les normes nutritionnelles ont changé et il faut se remettre à jour à ce chapitre. Avec nos équipes en recherche et développement, on a réussi à rejoindre le goût de l’époque ».
Cette renaissance n’aurait pas été possible non plus, sans l’approbation de certains joueurs, dont le siège social de Kerry lui-même. « Le nom de commerce n’appartient plus à Kerry, mais à I-Nov Concept qui a été bons joueurs. Je leur ai expliqué le concept et le timing entourant tout ça et ils l’ont bien saisi. Si ça devait perdurer dans le temps, il faudra possiblement revoir certains termes avec eux, mais nous avons une belle relation d’affaires. On a aussi un patron coopératif puisqu’on doit investir, alors que généralement, on produit sur demande de nos clients uniquement », précise-t-elle.
Cela dit, avant toute chose, Kerry Sainte-Claire se devait de trouver une entreprise pour effectuer la distribution des produits, sans quoi, toute l’idée aurait dû être abandonnée. « Nous ne sommes pas une compagnie de distribution, alors nous avions besoin d’un partenaire pour combler cette partie de l’équation. Comme elle est à Sainte-Claire, l’entreprise DRB ( Distributions Richard Boutin ) semblait un choix logique. Tant que nous sommes prêts à le produire, mais que nous n’avons personne pour le distribuer, ça ne sert à rien. Le fait, en plus, que ce soit une entreprise de Sainte-Claire qui le fera pour nous est d’autant plus logique ».
Fait à souligner, le Jutel deviendrait, somme toute, le premier produit maison de l’usine. « Nous n’avons pas de produit à nous, avec notre logo dessus. 80 % des items dans nos paniers d’épicerie ont quelque chose de Kerry, qui est une entreprise d’ingrédients d’abord. Nous avons des produits finis ici, mais fabriqués pour d’autres compagnies », rappelle Mme Lapointe, qui souligne que la démarche nécessite certains ajustements.
« C’est un nouveau produit, mais avec des choses qu’on fait déjà. Mélanger du lait et du jus, ça fait longtemps que nous n’avons pas fait ça, mais fondamentalement, c’est principalement le côté développement qui est sollicité, car certains fournisseurs de l’époque n’existent plus, alors il faut faire certains jumelages et travailler à l’interne pour certaines choses », dit-elle en terminant.