Le parc éolien Haute-Chaudière bien accueilli
ÉNERGIE. Un peu plus d’une vingtaine de citoyens ont assisté, le 13 novembre, à la présentation du projet de parc éolien de la Haute-Chaudière. Un investissement total estimé à 440 M$, partagé à parts égales entre le promoteur EDF Renouvelables Canada et les 19 municipalités de la MRC du Granit, regroupées sous la compagnie Énergie Renouvelable du Granit.
Pour la durée du contrat de fourniture d’électricité, signé avec Hydro-Québec sur 30 ans, de 2026 à 2056, des redevances de 13,5 M$ seront touchées par les municipalités signataires, dont Saint-Robert-Bellarmin et Saint-Ludger.
Le projet, en mode construction à partir de l’été 2025, devrait procurer 150 emplois durant les deux ans du chantier et de quatre à cinq emplois permanents sur la durée de vie du parc éolien. EDF Renouvelables entend maximiser les fournisseurs et les emplois locaux.
Les vingt éoliennes, d’une capacité de 6 kV chacune, seront implantées sur des terres appartenant à la forestière Domtar, à la frontière avec le Maine. Une quinzaine de propriétaires forestiers seront touchés le long du tracé devant conduire l’énergie produite vers le poste de raccordement aux installations d’Hydro-Québec, à Lac-Mégantic.
Dans la salle communautaire de la municipalité de Frontenac, les développeurs Jérôme Dagenais, Casey Kennedy et Michael Roberge ont présenté la teneur du projet. Le parc éolien de la Haute-Chaudière est mené en zone forestière, à plus de 2 km de toute habitation résidentielle. En zone agricole, le long du tracé du réseau de fils conduisant au poste électrique d’Hydro-Québec, à peine 0,6 hectare de terre sera touché.
Si tout fonctionne comme prévu, dès l’acceptation du projet par le conseil des ministres, les travaux de déboisement pourraient débuter le 16 août 2025 et les composantes éoliennes être acheminées sur place à la fin de l’été, début automne de la même année. La construction des fondations débuterait en septembre et la livraison des éoliennes dès juin 2026, pour une mise en service en décembre 2026.
En comparaison du parc de Saint-Robert-Bellarmin, les mâts des éoliennes du parc Haute-Chaudière s’élèveront à 119 mètres, versus 80 mètres pour Saint-Robert, avec des pales trois fois plus grandes. Chaque éolienne aura la capacité de répondre à la consommation électrique de 1000 foyers.
Acceptabilité sociale
L’acceptabilité sociale envers les projets éoliens ne semble poser aucun problème dans le Granit, en raison surtout de leur positionnement, en région montagneuse, tout juste à la frontière canado-américaine. Il en a été ainsi pour le premier parc éolien, celui de Saint-Robert-Bellarmin ouvert en 2012, et le parc éolien Le Granit, quelques années plus tard. Les projets menés avec une participation communautaire ont fait leur preuve en matière de retombées économiques pour le milieu municipal.
« J’ai été approché par des élus pour parler de notre expérience à Saint-Robert. En 12 ans, on n’a rien à dire de négatif. La compagnie a fait ce qu’elle promettait, dans le respect des citoyens, acériculteurs, chasseurs et propriétaires forestiers. Les redevances nous aidaient à financer des projets municipaux, comme la caserne incendie et le garage municipal, ce qui aurait pris normalement plusieurs années. C’est un bon projet (Haute-Chaudière) qui aidera à vitaliser nos municipalités », affirme le maire de Saint-Robert-Bellarmin, Jeannot Lachance.
La présence ce soir-là de la préfète Monique Phérivong Lenoir, de la directrice de la MRC Sonia Cloutier et de la responsable de développement économique Anny Hamel ne pouvait que confirmer l’intérêt du monde municipal à prendre part au grand mouvement de la transition énergétique au Québec.
Cinquante pour cent des revenus générés par le projet iront directement aux 19 municipalités de la MRC. Les propriétaires privés recevront des paiements annuels « largement supérieurs au niveau prévu au Cadre de référence », note-t-on dans le document de présentation.
En réponse aux inquiétudes des propriétaires d’érablières, aucun ne sera affecté directement par le projet, la cabane à sucre la plus proche étant située à 800 mètres d’une éolienne, avec peu d’impact sonore, affirme-t-on. La superficie forestière à déboiser correspondrait à 137 hectares, qui seront compensés par du reboisement en région. Une entente-cadre prévoyant des mesures économiques a déjà été signée avec les Premières Nations concernées sur le territoire Ndakina, de la nation abénaquise, et Wolastokuk.
Écrit par Rémi Tremblay de L’Écho de Frontenac, avec la collaboration de Frédéric Desjardins