Moins de vagues après des années difficiles
ÉCONOMIE. Les consommateurs et entreprises d’ici, sans être à l’abri des soubresauts économiques, pourront souffler un peu en 2025. Cette conclusion ressort du déjeuner-conférence sur les perspectives économiques 2025, présenté le 12 décembre par le Conseil économique de Beauce (CEB) au Georgesville.
Mathieu Tessier (Sun Life) animait l’événement où Pierre Cléroux (BDC) et Nicolas Vaugeois (Fiera Capital) exposaient leurs visions. Par rapport au contexte géopolitique, le trio remet en doute l’imposition des tarifs douaniers de 25 % sur les produits canadiens exportés en sol américain. Les trois quarts des exportations canadiennes prennent la direction des États-Unis.
« On sait que Donald Trump possède un agenda protectionniste, mais ces tarifs feraient mal aux Américains. Par exemple, le Canada exporte quatre millions de barils de pétrole par jour aux États-Unis sur une consommation de 19 millions. […] Les marchés financiers arrivent à faire la part des choses entre les paroles et les actes », indique Nicolas Vaugeois.
Sur le plan inflationniste, la Banque de développement du Canada (BDC) prévoit d’autres baisses du taux directeur en 2025. Celui-ci devrait atteindre 2,5 % en juillet prochain.
« C’est le taux neutre confirmant une inflation sous contrôle. Cela aura des effets positifs sur la consommation, y compris l’immobilier », mentionne Pierre Cléroux, ajoutant que les conséquences économiques liées à la pandémie s’estompent complètement, ceci incluant la continuité des chaînes d’approvisionnement.
Faire plus avec moins
La Beauce, depuis longtemps, est associée à un faible taux de chômage et au manque de main-d’œuvre. Avec les nombreux départs à la retraite, le resserrement des règles en immigration, ainsi que la pression sur les salaires en hausse, chaque entreprise devra trouver rapidement des solutions.
« Il faudra augmenter la qualité des produits en minimisant les pertes. Dans les solutions, il y a l’automatisation et les technologies comme l’intelligence artificielle. C’est de plus en plus facile et moins coûteux », dit M. Cléroux.
Présentement, les entreprises canadiennes investissent moins dans les TIC (Technologies de l’information et de la communication) que leurs voisines américaines. Par travailleur, l’écart atteignait 25 000 $ aux États-Unis et 10 000 $ au Canada en 2022.
Nicolas Vaugeois soulignait également l’importance de s’adapter aux changements climatiques. « Les pertes des assureurs fracassent des records. On voit les impacts concrets sur les hausses des primes. Ça prend un plan de contingence (par entreprise), car les ouragans, inondations et autres événements s’accentueront dans le temps », précise ce dernier.
Parmi les questions du public, Nicolas Vaugeois et Pierre Cléroux ont déconseillé les investissements des entreprises en cryptomonnaie. Ils jugent, pour l’instant, ce type de monnaie virtuelle trop instable.