MUSIQC : Placer notre musique francophone en valeur
Seulement 5 % des écoutes recensées au Québec, sur les services de musique en ligne, concernent des artistes québécois. La nouvelle plateforme MUSIQC propose un espace gratuit d’écoute musicale entièrement dédié à la promotion de la musique francophone, dont plusieurs artistes beaucerons.
Créé par la Société des auteurs et compositeurs du Québec et des artistes entrepreneurs (SPACQ-AE), MUSIQC se connecte directement aux services de musique en ligne auxquels est abonné le consommateur. Il suffit de rechercher un artiste ou cliquer sur l’une des listes de lecture. Près d’une soixantaine de genres musicaux sont répertoriés sur le web (musiqc.ca) et l’application mobile.
Chez les artistes vétérans, le bassiste Éric Maheu, membre des groupes La Chicane et Kaïn, n’a que de bons mots pour ce projet culturel. « Je trouve absolument génial qu’on puisse avoir une plateforme ciblée sur notre belle manne de talent québécois. Enfin, on met au-devant des artistes de chez nous, dans notre langue, la plus belle », dit le musicien natif de Saint-Georges.
En plus des artistes établis, cette plateforme laisse une large place aux artistes émergents. C’est le cas pour Chloé Doyon, chanteuse originaire de Saint-Georges, qui a lancé son premier album 11h11 en août 2022.
« On a de la très bonne musique fait au Québec qu’on ne sait même pas qui existe, à cause de la forte compétition internationale. […] Vu que je suis une artiste indépendante principalement francophone, ça ne peut qu’aider à faire connaître mes chansons au bon public », affirme-t-elle.
Humains au lieu d’algorithmes
Sur le plan beauceron, Amélie Veille, Feu toute !, Isa Morin, Laurence Castera, Maxime Landry, Noir Silence et Rémi Chassé se retrouvent notamment dans cette plateforme comptant des centaines d’artistes. Les anciens comme les nouveaux projets s’entremêlent comme ceux des formations Steven & Steeven et 120e Rue.
« La quantité de chansons disponibles est phénoménale. Plusieurs d’entre elles ne jouent pas dans les radios. Les programmeurs [des listes de lecture] sont des humains québécois et pas des algorithmes, qui comprennent la réalité d’ici », partage le chanteur Steven Grondin.
Sans aider à vendre plus d’albums, MUSIQC soutient les artistes autrement selon lui. « C’est bon pour amener des gens à nos spectacles et acheter de la merch. On ne pourra jamais revenir en arrière. Le streaming, c’est notre carte de visite », rappelle celui-ci.
Lancé le 12 février, MUSIQC comptait 10 000 abonnés et six millions de pages visitées une semaine plus tard. Le concept sera lancé en France cet automne.