Naissance d’une coalition pour un 3e lien à l’est

TRANSPORT. Une mobilisation pour la construction d’un troisième lien à l’est de Québec et Lévis prend forme, alors que plusieurs MRC de la région ont donné leur feu vert pour se joindre au mouvement. Celle-ci a pour but de faire pression sur le gouvernement du Québec afin que cette option, abandonnée depuis plusieurs années, revienne sur la table.

La ­Coalition de l’Est pour un lien interrives regroupe actuellement cinq municipalités régionales de comté de ­Chaudière-Appalaches qui ont entériné la démarche, soit les ­MRC des ­Appalaches, des ­Etchemins, ­Beauce-Centre, ­Bellechasse et L’Islet. Mais d’autres sont en discussion pour se joindre au mouvement, notamment ­Lévis, ­La ­Nouvelle-Beauce, la ­Côte-de-Beaupré et l’­Île-d’Orléans.

Le libellé de la résolution demande au premier ministre, ­François ­Legault, et à sa ministre des ­Transports et de la ­Mobilité durable, ­Geneviève ­Guilbault, de soumettre et de présenter une ou plusieurs options pour la création d’un lien routier interrives. On y plaide l’importance d’une liaison vers l’est pour le développement économique, le tourisme, le transport de marchandises, la sécurité des citoyens, la circulation des services de secours, en plus d’une meilleure structuration de l’offre de transport collectif sur le territoire.

L’état actuel des deux ponts permettant de circuler d’une rive à l’autre rend fragile la stabilité économique des régions de ­Québec, ­Chaudière-Appalaches et même de l’est du ­Québec, en plus de représenter un risque pour la sécurité, estime la ­Coalition dans sa résolution.

Respectivement président et directeur général de ­Développement économique ­Bellechasse, ­Jean-Marie ­Laliberté et ­Alain ­Vallières indiquent que leur organisation adoptera la résolution à son tour, surtout que l’organisme est au cœur de la formation de la coalition. « ­Il est clair que nous avons toujours maintenu nos démarches pour militer en faveur d’un nouveau lien autoroutier à l’est. C’est dans ce contexte que nous avions engagé des démarches et rassemblé des forces du milieu pour créer la coalition », résume ­Alain ­Vallières.

Il ajoute qu’en plus des organisations déjà en place, la ­Coalition cherchera à augmenter ses appuis et même élargir son territoire. « ­On souhaite rassembler le plus grand nombre d’intervenants possible, que ce soit des entreprises privées, des organismes de développement économique, des chambres de commerce, les municipalités, peu importe que ce soit des gens de la ­rive nord ou de la ­rive sud. Nous avions rassemblé tout le monde en décembre dernier dans cet objectif ».

Pour le préfet de la ­MRC de ­Bellechasse et membre du comité restreint de la ­Coalition, ­Luc ­Dion, une certaine unanimité est en voie de se créer dans la grande région de ­Québec, surtout que la ­ville de ­Lévis devrait éventuellement joindre le mouvement. « ­Plusieurs l’ont déjà adopté et pour la ­ville de ­Lévis, ça ne m’inquiète pas non plus. C’est bien parti et on voit que ça se parle, même si c’est toujours embryonnaire. »

Également membre de ce comité, le préfet de la ­MRC Beauce-Centre, ­Jonathan V. Bolduc, indique que ce lien additionnel est réclamé, même en ­Beauce. « ­Nos entreprises le demandent, les gens aussi. Avec l’autoroute, nous sommes liés à ­Québec et des gens se sont établis dans le nord de la région pour travailler sur la ­rive nord. C’est nécessaire et on demande au gouvernement d’assumer ses engagements du passé . »

Cette sortie survient dans le contexte où la ­Caisse de dépôt et placement du ­Québec s’apprête à rendre son rapport sur la mobilité interrives, via sa division ­Infra. Pour ­Jean-Marie ­Laliberté, les travaux du comité devront mener à des actions qui auront beaucoup de poids pour convaincre les autorités. « ­Nous avons rencontré les gens de la ­Caisse, le 28 février dernier, et nous leur avons fait part de l’importance d’un lien à l’est. On espère que le message a été reçu ».