Nouveau registre contre le logement touristique illégal
VOYAGES. En décembre, le gouvernement provincial mettait en ligne son Répertoire des établissements d’hébergement touristique enregistrés. Cet outil s’inscrit dans la lutte aux hébergements illégaux affichés sur le web.
Ce répertoire offre un accès à des informations comme la catégorie, le numéro d’enregistrement, les dates de délivrance et d’expiration du certificat, son statut, ainsi que l’adresse de l’établissement. Les recherches se déroulent selon cinq critères : numéro d’enregistrement, code postal, municipalité, région touristique et catégorie d’établissement.
Pour Louis Chamberland, directeur général adjoint et affaires électroniques chez Tourisme Chaudière-Appalaches, la mise en ligne du registre est une suite logique de la Loi 25. Adoptée en juin 2023, la législation exigeait notamment l’obtention d’un numéro d’enregistrement auprès de la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ) par tous les lieux d’hébergement.
« Ça vient boucler la boucle. Tous les services d’hébergement se trouvent sur un pied d’égalité, entre autres avec les déclarations obligatoires des revenus et l’obtention d’assurances », dit M. Chamberland.
Celui-ci ne s’oppose pas au modèle des plateformes numériques en hébergement, comme Airbnb. « C’est un autre moyen de garder les visiteurs plus longtemps chez nous », rappelle-t-il.
Destination Beauce tient le même discours, insistant toutefois sur la vigilance des clients au moment d’une réservation. « On doit s’assurer que l’endroit est sécuritaire. Nous ne voulons pas voir des décès comme à Montréal », affirme Marie-Émilie Slater-Grenon, directrice du développement touristique, en faisant référence à un incendie mortel survenu en juin 2023, dans un immeuble inadéquat où des logements étaient loués sur Airbnb.
Changement radical
En juin 2016, le journal publiait un dossier sur des Beaucerons louant des chambres, maisons, chalets ou appartements sur la plateforme Airbnb. Presque toutes les annonces étaient illégales, aucun locateur contacté n’ayant voulu nous accorder une entrevue.
Sept ans et demi plus tard, le portrait est très différent. En janvier 2025, on dénombrait 1790 résultats sur le registre pour Chaudière-Appalaches. Des licences étaient expirées, d’autres résultats indiquant les adresses d’hôtels, gîtes et auberges. Nos recherches sur Airbnb concordaient avec les numéros d’enregistrement.
En vertu de la loi, les exploitants d’un établissement avec hébergement touristique (location de 31 jours ou moins) ont l’obligation de détenir un numéro d’enregistrement. Il est affiché dans les publicités faisant la promotion de l’établissement et sites web liés à son exploitation.
« En plus de renforcer le respect de la Loi sur l’hébergement touristique, ce nouvel outil soutiendra également Revenu Québec et les municipalités dans leurs efforts pour lutter contre l’hébergement illégal », peut-on lire sur le site web du ministère du Tourisme.
Le registre est disponible gratuitement sur le site quebec.ca (Section Tourisme et Loisirs/Hébergement touristique).