Saint-Georges a recouru aux briseurs de grève 

TRAVAIL. Le Tribunal administratif du travail (TAT) confirme l’utilisation de briseurs de grève par la ville de Saint-Georges, lors du conflit l’opposant aux syndiqués du Service des loisirs et de la culture. La décision, publiée le 2 décembre, rejette toutefois le versement de dommages financiers aux syndiqués. 

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs municipaux de la ville de Saint-Georges, affilié à la CSN, déposait sa plainte le 30 août dernier. Sur la période visée, les tâches des salariés en grève auraient été effectuées par Daniel Leblond, salarié inclus dans deux unités de négociation différentes, des cadres embauchés après le début de la période des négociations, ainsi que des moniteurs aux camps de jour, bénévoles et sous-traitants. 

LE TAT retient trois des griefs syndicaux.  Pascal Lapierre, embauché comme cadre après le début des négociations, a accompli des tâches réservées aux salariés en grève. De plus, les moniteurs des camps de jour récupéraient les déchets auprès des enfants. 

« Les moniteurs devaient ensuite aller porter le sac dans un conteneur à déchets plutôt que dans les poubelles qui se trouvent sur les sites. Ces tâches relèvent clairement de l’unité de négociation en grève », peut-on lire dans la décision. 

Les recours à deux sous-traitants contrevenaient également à la loi. Sanitaires DF de Beauce inc. fournissait les toilettes chimiques sur différents sites et en assurait l’entretien. Pomerleau a installé les clôtures ceinturant l’Espace Carpe Diem. Dans chaque cas, ce travail était normalement effectué par les salariés grévistes. 

Concernant la demande d’octroyer des dommages moraux (15 000 $), aucune preuve n’a été présentée par le syndicat devant le TAT, d’où son rejet par la juge Myriam Bédard. À propos des dommages punitifs, le syndicat plaidait que son imposition conférait un caractère dissuasif et exemplaire, un argument non retenu par le tribunal. 

« En date de la présente décision, une entente est intervenue et les salariés sont de retour au travail. Dans ces circonstances particulières, l’octroi de dommages risquerait surtout de compromettre un retour au travail serein, et ce, dans le seul but de punir pour faire un exemple », indique la juge, qui ordonne cependant l’affichage de sa décision sur la page d’accueil du site web de la ville de Saint-Georges « afin que la population et les employés soient informés des contraventions constatées ».