S’imprégner de la culture chinoise
Pour s’imprégner de la culture chinoise, Étienne Gendreau a tenu à vivre seul dans un quartier chinois au lieu d’un quartier de concession française. Ainsi, il devait parler le mandarin, car personne ne connaissait le français ni l’anglais. Un choix personnel qui lui a valu des soupçons de la part des autorités policières.
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« Ma femme et moi avons une fois été suivis pendant une heure et demie, alors que nous étions en visite dans d’autres régions de la Chine. Nous avons essayé de les éviter et faire comme si de rien n’était, mais ils réapparaissaient toujours aux côtés de nous, ça n’avait rien de subtil ni d’un scénario fabulé dans nos têtes », se souvient M. Gendreau.
On a entendu beaucoup parler, dans les médias, des hommes et femmes d’affaires de passage en Chine qui s’étaient fait arrêter et emprisonner, car les autorités les soupçonnaient de fraude. Pour ces raisons, M. Gendreau faisait très attention pour ne pas attirer l’attention.
« J’étais conscient des risques, mais je ne m’en faisais pas. Il faut savoir naviguer là-dedans. Par exemple, je n’ai jamais parlé à personne de mes opinions sur le régime chinois, j’évitais même le sujet. À l’aéroport, je ne perdais pas patience après une demi-heure de charge administrative, j’attendais sereinement sans lever le ton. Même chose à la banque, où je pouvais attendre plus d’une heure pour retirer mon argent », indique-t-il.
Respect des coutumes et des traditions
« Il ne faut pas oublier que j’étais chez eux (Chine) et non chez moi (Canada). Les Chinois ont leurs manières de fonctionner dans leur pays et je les respectais », ajoute-t-il.
M. Gendreau a donné plusieurs conférences en anglais, traduites simultanément en mandarin, lors de son séjour à Shanghai, mais il a toujours entamé ses conférences en parlant le mandarin une dizaine de minutes. Il a toujours fait preuve de respect des coutumes et du sens du partenariat, très fort en Chine.
La vision des hautes études, la performance, l’avancée technologique ont surpris le Beauceron, qui a subi un choc culturel à bien des égards. Il a de bons souvenirs de ses discussions avec le peuple chinois.
Choc culturel
« J’ai été impressionné par la vitesse avec laquelle les choses changent là-bas. L’idée que nous nous faisons aujourd’hui des Chinois est déjà dépassée depuis 15 ans, dans bien des secteurs. Par exemple, le passage de l’argent au iPhone pour payer les factures. Ils n’ont pas connu l’époque des cartes de crédit. Seuls les touristes les utilisent en Chine », mentionne-t-il.
M. Gendreau n’a jamais été contaminé par la COVID, mais son passage en Chine lui a valu d’être confiné plus souvent qu’à son tour. Il a été testé plus de 100 fois et été doublement vacciné au Canada et en Chine, car chacun des pays ne reconnaissait pas les vaccins de l’autre.
« Ce n’est vraiment pas la meilleure période de ma vie. Sur trois ans, j’ai vécu cinq mois enfermé, seul dans mon appartement, à ne pas ouvrir la porte à qui que ce soit, seulement pour prendre la nourriture qu’on laissait à ma porte. Je n’avais pas le droit de sortir marcher ou de demeurer dans ma cour arrière. Malgré tout, j’ai bien vécu cet isolement. Toutefois, nous avons eu plus de périodes où nous étions libres de circuler, plus qu’en Amérique du Nord. »