Un roman fictif à saveur historique

La sociologue et beauceronne Esther Gagné a lancé cette année son premier roman, dans lequel la trame de fond se passe en Beauce.

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Esther Gagné a toujours adoré lire. C’est lors d’un voyage dans le Maine que lui est venue l’idée d’écrire son livre, qui regroupe plusieurs histoires à saveur historique.

« Une petite exposition racontait comment les gens allaient et revenaient à la frontière [américaine] et je m’en suis inspirée. Je me suis aussi intéressée aux gens qui gravitent autour d’une zone frontalière et comment cela amène à des rencontres entre les cultures et les langues, à différentes périodes de leur vie. Aussi, je me souviens des histoires que me racontaient mes tantes et mes oncles lorsque j’étais enfant », explique l’auteure, qui s’est également intéressée au sort des Afro-Américains qui ont fui les États-Unis pour se réfugier au Canada. Cette tranche historique ne s’est pas nécessairement passée en Beauce, mais elle a créé un personnage pour représenter cette réalité.

À l’orée de la frontière

Ainsi est né le roman À l’orée de la frontière : une romance historique dont la trame se situe à Saint-Théophile, en 1925. Adélia Tessier, 25 ans, s’installe à Saint-Théophile, un village à la croisée des chemins entre la Beauce et le Maine. Grâce à ses talents de sage-femme et de soignante, elle réussit à se tailler peu à peu une place dans la communauté où elle vit en solitaire. C’est le prix qu’elle accepte de payer pour son indépendance.

Au cœur des liens qui se tissent dans cette zone frontalière, elle doit composer avec Achille Fortier qui, sous le couvert d’une compagnie de transport, fait de la contrebande d’alcool vers les États-Unis. Un nouveau curé arrive dans la région et a pour mission de remettre dans le droit chemin ceux qui trempent dans les activités illicites. La vie d’Adélia prend un nouveau tournant lorsqu’elle rencontre Daniel, un guide de chasse et de pêche d’un peuple autochtone du Maine, avec qui elle se lie dans le secret, craignant pour sa réputation.

Ainsi, le lecteur voyage entre la Beauce et le Maine. L’histoire aborde aussi des thématiques très actuelles, comme l’indépendance des femmes et les mœurs sociales des peuples autochtones.

Plongeon dans les années 1920

Pour alimenter son histoire, Mme Gagné s’est plongée passionnément dans les années 1920, durant la période de pandémie, alors qu’il fallait demeurer à la maison.

« Pour comprendre une époque, il faut aller des siècles en arrière pour comprendre qu’est-ce qui a mené à un contexte précis […] Je ne suis pas une historienne, mais mes études en sociologie, dans ma manière d’aller chercher et vérifier les sources, et d’avoir un regard critique sur les sources, m’ont servie pour comprendre l’Histoire. Mais, je me suis permis une certaine liberté dans l’écriture de mon histoire pour que la trame se tienne », souligne l’auteure.

Bien qu’Esther Gagné vit à l’étranger depuis deux décennies, elle est demeurée attachée à son coin de pays qu’est la Beauce et à ses origines. Elle travaille présentement à l’écriture d’un autre livre, cette fois plus contemporain.