Une Georgienne atteinte du Sarcome d’Ewing : Se battre coûte que coûte

SANTÉ. Jessika Drouin est une mère de quatre jeunes enfants. Elle est atteinte d’un cancer rare des os. Alors qu’au Québec, la médecine lui offre des traitements traditionnels pour prolonger sa vie d’un à deux ans, elle se tourne vers les États-Unis dans l’espoir de trouver d’autres traitements afin de vivre encore plusieurs années. Il va sans dire, elle mène le combat d’une vie.

La Georgienne de 32 ans est atteinte du -Sarcome d’Ewing, un cancer des os qui a été diagnostiqué sur le tard, soit au stade 4. Ce type de cancer est la deuxième tumeur maligne osseuse la plus courante chez les enfants de moins de 18 ans.

Mme Drouin a été diagnostiquée pour la première fois en mai 2023. « Tout a commencé par des douleurs au dos très intenses. Je ne sentais plus mon côté gauche jusqu’au visage. J’étais comme engourdie », explique la jeune mère de famille, visiblement très affaiblie par les traitements.

Une masse est alors apparue, les spécialistes de Saint-Georges ont décidé d’envoyer la patiente au Centre intégré de cancérologie (CIC) de l’hôpital de l’Enfant-Jésus.

« Son bras gauche est devenu paralysé. Les médecins ont décidé de faire une biopsie et ont détecté le cancer », se souvient le conjoint de Mme Drouin, Brian Loisel. Une métastase à la colonne vertébrale comprimait le nerf du bras, raison pour laquelle elle ne pouvait plus s’en servir. Elle a reçu trois traitements de radiothérapie qui ont guéri son bras. Un mois plus tard, elle a entamé 12 traitements de chimiothérapie, au bout desquels les médecins auraient été impressionnés par la disparition rapide de la molécule cancéreuse, qui n’était plus visible à l’imagerie. En d’autres mots, le cancer est tombé en dormance. Mme Drouin a été en rémission pendant trois mois avant de rechuter au printemps 2024.

Cancer incurable

« Elle a reçu sa deuxième ligne de chimio pour les rechutes et a été hospitalisée à plusieurs reprises. Son système immunitaire ne répondait plus. Elle a failli y rester au moins cinq fois », raconte M. Loisel.

Bien que la patiente soit présentement en rémission, son oncologue a décidé de poursuivre les traitements pour une période de trois à six mois pour s’assurer que la rechute ne soit pas aussi rapide que la dernière fois. C’est un cancer incurable et ses chances de survie sont minces.

Centre médical universitaire de Cleveland, en Ohio

Le couple a décidé de se tourner vers un éminent hématologue-oncologue pédiatrique de la Clinique de Cleveland – un centre médical universitaire, en Ohio – le Dr Peter Andersson, pour recevoir un deuxième avis.

« Il y a une dame aux États-Unis qui vit avec ce cancer et est en rémission depuis 25 ans », ajoute la Beauceronne. « C’est elle qui nous a recommandé le Dr Andersson. »

En se tournant vers la clinique américaine, différents traitements et essais cliniques attendent la Georgienne : pilules, vaccins, protonthérapie (une forme de radiothérapie très précise) et immunothérapie.

Déjouer le pronostic

« Nous ne nous sentons pas écoutés ici, à Québec. Lorsque Jessika a demandé combien de temps il lui restait à vivre, on lui a répondu qu’elle ne s’en sortira pas, un ou deux ans maximum. Les médecins ont oublié l’idée d’essayer de se battre avant même d’avoir commencé », s’indigne M. Loisel.

« On me traite comme si j’étais déjà morte », lance pour sa part Jessika Drouin qui s’accroche désespérément, mais sûrement, à la vie malgré le pronostic inéluctable.

GoFundMe

Le couple fait appel à la générosité des gens pour amasser des fonds sur la plateforme GoFundMe, afin de payer les frais médicaux et les déplacements chez nos voisins du sud. Il suffit d’inscrire son nom dans l’onglet de recherche pour trouver sa page. Seulement pour recevoir un deuxième avis, il leur en coûtera 1 300 $. « On profite de la rémission de Jessika pour aller chercher d’autres traitements afin de la prolonger », ajoute son conjoint.

Mme Drouin continue d’aller porter ses enfants à la garderie et à organiser des activités pour leur créer de beaux souvenirs au cas où.

« Il ne faut jamais perdre espoir et toujours se battre. Si des personnes survivent à ce cancer, pourquoi pas moi ? Mes chances sont minces, mais je sais que les miracles existent, nous en avons vus », témoigne Jessika Drouin, l’émotion dans la voix.

« Jessika a déjà déjoué des pronostics, pourquoi ne pas les déjouer jusqu’à la fin ? Et si l’inévitable survient, je veux pouvoir dire à mes enfants que nous avons tout essayé », conclut M. Loisel.