Une grande famille rurale à La Tourterelle 

ÉDUCATION. Pour mieux comprendre la réalité d’une école rurale, le journal a visité La Tourterelle à Saint-Benjamin. En cette année scolaire 2024-2025, l’établissement accueille 87 élèves de la maternelle à la sixième année.

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En 2022 et 2023, l’école subissait d’importants travaux d’agrandissement et de modernisation au coût de 5 M$. La Tourterelle occupe maintenant une superficie de 1 492 mètres carrés, soit 29 % de plus que l’ancienne structure.

La directrice Isabelle Roy considère son école comme un milieu tissé serré, où les élèves ont droit à une éducation similaire aux enfants des centres urbains. « Chaque fin d’année, nous réfléchissons à la formation des prochaines classes mixtes. Il y a un enseignant par classe, chaque élève vivant son parcours », précise celle-ci.

Excepté en maternelle, les élèves sont mélangés à un degré près. Nancy Drouin, enseignante d’une classe de première-deuxième année, exerce ce métier depuis 19 ans. Elle connait bien la réalité des classes mixtes, ayant autrefois enseigné aux écoles primaires de Saint-Cyprien, Saint-Camille et Vallée-Jonction.

« Dans une petite classe, on peut donner plus de temps à chaque élève. Certaines leçons comme les mathématiques se déroulent en groupe, car on retrouve plusieurs notions allant ensemble. Les élèves développent une plus grande autonomie dès le départ », mentionne Mme Drouin.

Auprès du CSSBE, chaque équipe-école expose annuellement ses besoins professionnels. À l’école La Tourterelle, cela menait notamment à l’utilisation temps plein d’un technicien en éducation spécialisée (TES).

« On tient beaucoup d’activités communes. Les plus vieux (cinquième-sixième année) vont aider les plus jeunes, par exemple en faisant la lecture. On vit dans un réel sentiment d’entraide », affirme Isabelle Roy.

Qu’en pensent les élèves ?

Les adultes partageaient convivialement leurs impressions, mais qu’en est-il des élèves vivant le quotidien mixé d’une école rurale ? Théo Pelletier, Emmanuelle Perreault, Ésaïe Tardif et Élianne Veilleux ont partagé leurs commentaires.

Roche-papier-ciseaux des tables de multiplication, courses avec planches à roulottes pour pratiquer les mots de vocabulaire… Ésaïe, sixième année, aime quand ça bouge. « En litté-nature, on va dehors apprendre des trucs et lire des histoires. Ce serait trop poche d’avoir toujours le nez dans nos cahiers », avoue-t-il.

« Dans mon ancienne école à Montréal, c’était plus grand, mais on ne faisait pas d’activités. Ici, on fait plein d’affaires et des sorties », indique Élianne, sixième année, donnant en exemple les journées thématiques et projets coopératifs.

« C’est plus le fun d’être en petit groupe. […] Les profs sont interactifs et nous gardent accrochés. On mise sur le respect, l’enseignement, l’entraide et le plaisir », dit Théo, cinquième année, citant au passage les coupons renforçant les bons comportements.

Le mot de la fin revient à Emmanuelle, élève de sixième année. « Les enseignants sont gentils et à l’écoute de nos besoins. […] Ils ne sont pas stricts et prennent le temps de nous enseigner les notions quand on n’a pas compris », précise-t-elle, soulignant l’utilisation d’objets sensoriels pour favoriser la concentration.