Une trentaine de postes abolis au CISSS-CA

SANTÉ. L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) dénonce l’abolition de postes permanents, qui affectera une trentaine de travailleurs du Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) membres de l’APTS.

Selon le syndicat, les emplois coupés touchent principalement la première ligne du secteur de la santé mentale et de la jeunesse. « C’est la première ligne des services sociaux qui sera le plus touchée : Santé mentale et Programme jeunesse & Jeunes en difficulté. Cela concerne des intervenants travaillant directement auprès des gens dans la communauté, en assurant notamment des suivis individuels, des évaluations de situation à risque, des évaluations psychosociales et des suivis de sortie d’hospitalisation », a précisé la présidente locale de l’APTS de Chaudière-Appalaches, Nathalie Trottier.

De son côté, le CISSS-CA n’a pas voulu accorder d’entrevue pour le moment en raison d’une « séquence de communication à l’interne » pour atteindre l’équilibre budgétaire. « Par respect pour nos employés et nos instances internes, […] nous n’irons pas plus loin à ce moment-ci sur la place publique, tant que cette séquence de communication ne sera pas complétée », a indiqué par courriel la relationniste du CISSS-CA, Dominique Lessard.

Elle a ajouté que de nouvelles mesures d’équilibre budgétaire devaient être appliquées, incluant l’abolition de postes de titulaires. « Nous sommes conscients de la situation difficile que cela représente pour notre personnel et de l’inquiétude que cela peut susciter […]. Nos employés sont importants, c’est pourquoi nous espérons garder le plus de personnes possible à notre emploi en leur offrant un autre emploi, un quart de travail différent ou dans un autre service », a-t-elle écrit, mentionnant que les employés concernés seront soutenus.

L’APTS déplore que malgré la promesse du ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, de réduire les listes d’attente en santé mentale, c’est ce service qui écope. « C’étaient encore de belles promesses dans le vide ! Entre les paroles du ministre et les consignes de compressions budgétaires de l’agence Santé Québec, nous ramons à contre-courant », dénonce la représentante nationale de l’APTS de Chaudière-Appalaches, Mélanie Lapointe. Cette dernière qualifie par la même occasion Santé Québec de « paravent pour le ministère [de la Santé et des Services sociaux] pour se déresponsabiliser des décisions prises ».

Pour le syndicat, il faut plutôt réinvestir dans le réseau public au lieu de couper les dépenses et s’attaquer aux mesures d’évasion fiscale, au mode de rémunération des médecins et en implantant un régime public et universel de médicaments, tout en mettant en place un bouclier budgétaire pour le réseau de la santé et des services sociaux.

Par ailleurs, le CISSS-CA a assuré que la population continuera de recevoir des soins et services de qualité, qu’aucune installation du CISSS ne fermera et que l’offre de services est maintenue. Une sortie publique aura lieu une fois les communications internes complétées.

L’APTS a mentionné continuer ses représentations auprès du CISSS-CA sur une base quotidienne pour minimiser l’impact sur ses membres et les services à la population. Elle n’exclut pas d’autres mobilisations pour contrer les compressions budgétaires.

Sit-in à l’Hôtel-Dieu de Lévis

Selon ce qu’a rapporté Radio-Canada hier, les infirmières du bloc opératoire de l’Hôtel-Dieu de Lévis ont fait un sit-in jeudi matin pour dénoncer les heures supplémentaires travaillées sans majoration de leur rémunération. Un total de 25 chirurgies ont dû être annulées.

Le CISSS a de son côté porté la situation au tribunal administratif du travail, car il considère que le moyen de pression était illégal. La cause devait être entendue aujourd’hui.