Véhicules électriques et hybrides : concesionnaires pris de court par la fin des subventions
ÉCONOMIE. Ottawa mettait fin à son programme fédéral de subventions, à l’achat d’un véhicule électrique ou hybride, le 12 janvier 2025. Québec amorçait un processus semblable, mais progressif, le 1er janvier dernier pour une abolition complète du programme provincial en 2027. Un message contradictoire aux yeux des concessionnaires beaucerons contactés par le journal.
À lire aussi : Laisser le marché privé se réguler lui-même ?
« On a été mis devant le fait accompli. C’est vrai que le marché a connu une forte évolution dans les dernières années. Pour l’instant, ces véhicules restent quand même plus chers que ceux à essence », mentionne David Blouin, directeur des ventes chez Blais Mazda à Sainte-Marie.
Alors que l’annonce fédérale tombait subitement au début 2025, celle au provincial était connue depuis mars 2024. Chez Auto du Boulevard Kia à Notre-Dame-des-Pins, beaucoup de gens ont commandé leur véhicule électrique ou hybride à la fin de l’année dernière.
« Les consommateurs se tiennent très informés et voulaient avoir la subvention provinciale. […] On a beaucoup investi dans les formations de nos techniciens et vendeurs (en électrique/hybride). Les manufacturiers devront assurément réajuster leur mise en marché », dit Carl Lessard, directeur de la satisfaction à la clientèle.
Selon David Blouin, le marché hybride demeure plus populaire que l’électrique, du moins en territoire beauceron. « Les gens préfèrent se garder une latitude, en particulier l’hiver à cause des grands froids », précise-t-il, citant également le nombre insuffisant de bornes de recharge dans les lieux publics.
Totalement irréversible ?
Michel Grégoire, directeur général chez St-Georges Toyota, ne pense pas que les deux paliers de gouvernement reviendront sur leurs décisions respectives.
« Avec l’état des finances publiques et une élection (fédérale) à venir, je ne crois pas que ces subventions seront rallongées. C’est difficile de connaître l’impact sur nos ventes à court terme pour ces types de véhicules », avoue celui-ci.
Certains constructeurs commencent déjà à pallier ces pertes de subventions. C’était notamment le cas pour Hyundai Canada au moment d’écrire ces lignes. « La mesure serait temporaire et touche seulement le manque à gagner au fédéral », affirme Dave Boucher, directeur des ventes chez Hyundai Beauce.
Rappel des programmes disparus
Le Programme d’incitatifs pour les véhicules zéro émission (iVZE), créé par Ottawa en 2019, soutenait les consommateurs jusqu’à un maximum de 5 000 $ pour l’achat ou la location de véhicules électriques, hybrides et à hydrogène.
« Le programme iVZE devait prendre fin le 31 mars 2025. En raison de la popularité et de la demande accrue […], les fonds alloués ont été entièrement engagés avant la date prévue », peut-on lire sur le site web de Transports Canada.
Au Québec, le Programme Roulez vert était lancé en 2012. L’acheteur profitait d’une subvention variant de 3 500 $ à 7 000 $, au 31 décembre 2024, selon l’état neuf ou usagé du véhicule. Ce programme est suspendu du 1er février au 31 mars 2025, les demandes dépassant l’enveloppe budgétaire annuelle. Les rabais offerts, pour l’année en cours, iront de 2 000 $ à 4 000 $.