Un débat qui irrite les amateurs de tir sportif

ACTUALITÉS. Le débat portant sur l’interdiction des armes à feu à autorisation restreinte, qui sont vues par certains comme des armes d’assaut et qui a cours dans l’actuelle campagne électorale fédérale, irrite au plus haut point les amateurs de tir sportif de la région.

Ceux-ci dénoncent le discours de nombreux politiciens, peu importe le niveau, qui selon eux se font du capital politique sur le dos de leur industrie.

Respectivement président et trésorier de l’Association chasse et pêche 4 Étoiles, qui opère un centre de tir intérieur et un champ de tir extérieur à Sainte-Rose-de-Watford, Sylvain Poulin et Jacques Gagnon rappellent que leur industrie est très bien encadrée et que les armes de poing ou à autorisation restreinte et les armes d’assaut sont régies partout au Canada depuis les années 30 et 70, respectivement.

« Il n’y a personne qui demande qu’il y ait moins de contrôle. La situation actuelle est parfaite et on vit bien avec cela. Quand Erin O’Toole dit qu’il va éliminer C-21 et C-71, Justin Trudeau répond que les conservateurs veulent permettre les armes d’assaut, ce qui n’est pas le cas, car les armes d’assaut sont interdites depuis le milieu des années 1970. Sur les 1 500 modèles d’armes que Justin Trudeau a bannis, il n’y a aucune arme automatique, car celles-ci sont déjà prohibées et personne n’a le droit d’en avoir, à part peut-être quelques cas de collectionneurs qui disposent de clauses spéciales leur permettant de les garder. Ils n’ont toutefois pas le droit de les sortir de la maison », poursuit-il en ajoutant qu’il est essentiel selon lui de réévaluer cette liste, « car plusieurs ne sont pas des armes d’assaut y ont été inscrites en raison de leur apparence et n’ont pas d’affaires là. »

Il ajoute que la très grande majorité des gens qui possèdent des armes à autorisation restreinte et qui fréquentent des centres de tir, comme le leur, sont des gens honnêtes qui respectent les lois et suivent les règles en place. « Jacques a été enseignant toute sa vie. Personnellement, je suis pompier depuis 42 ans et j’ai formé plein de monde. Ici, on a des chirurgiens, des médecins, des avocats, ainsi que des policiers parmi nos 350 membres. »

« Les maires de Montréal, Québec et Toronto veulent interdire les armes de poing, mais il faut se demander qui est en cause là-dedans. Ils visent tout le monde, mais la véritable cible, ce sont les criminels qui ont des armes à feu qui ne sont pas enregistrées et qui viennent des États-Unis. Ils traitent les personnes qui suivent la loi et les règlements comme des criminels qui, eux, ne font pas partie de clubs de tir. Le problème, ce n’est pas l’arme, mais la personne qui s’en sert », indique Jacques Gagnon.

Règles strictes

Les deux hommes rappellent qu’un centre de tir autorisé comme celui de Sainte-Rose est le lieu le plus sécuritaire qui soit en matière de contrôle des armes à feu. « Quand le membre arrive ici, il doit avoir son permis de port d’armes (PPA) ou de port d’armes à autorisation restreinte (PPAR), son certificat de la loi 9 ainsi que sa carte de membre et les enregistrements des armes avec lesquelles il vient tirer. Tout est inscrit dans un registre qui est acheminé au contrôleur des armes à feu. Sur ce registre, les gens doivent aussi indiquer leur nom, tous ces renseignements ainsi que l’heure d’entrée et de sortie du champ de tir. C’est très strict », précise M. Poulin qui ajoute que pour détenir un permis de port d’armes à autorisation restreinte, la personne doit obligatoire être membre d’un club reconnu.

Sylvain Poulin tient également à rappeler que les armes restreintes ne peuvent être transportées que de la maison au champ de tir et lorsque c’est le cas, celles-ci doivent se trouver dans une valise opaque, fermée et barrée. Les armes elles-mêmes doivent être barrées et munies de verrous de pontet.