OMS: les cas de variole simienne triplent en deux semaines en Europe

LONDRES — L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a prévenu vendredi que les cas de variole simienne ont triplé au cours des deux dernières semaines en Europe et a exhorté les pays à faire davantage pour s’assurer que la maladie ne s’installe pas sur le continent.

Le Dr Hans Kluge, le directeur de l’OMS pour l’Europe, a indiqué dans un communiqué que des efforts accrus étaient nécessaires afin de freiner la propagation, même si l’organisation n’a pas jugé nécessaire de déclarer l’urgence sanitaire mondiale pour la variole simienne.

Plus de 5000 cas de variole simienne ont été signalés dans 51 pays du monde, selon les Centres pour la prévention et contrôle des maladies infectieuses des États-Unis, dont environ 90 % ont été identifiés en Europe.

Les données transmises à l’OMS montrent que 99 % des cas concernent des hommes — dont la majorité a eu des relations sexuelles avec d’autres hommes.

Cependant, il y a désormais un «petit nombre» de cas parmi les contacts familiaux des personnes atteintes, y compris les enfants, selon M. Kluge. Les symptômes comprennent souvent une éruption cutanée, de la fièvre, de la fatigue, des douleurs musculaires, des vomissements et des frissons.

Les scientifiques préviennent que toute personne en contact physique étroit avec une personne atteinte de la variole du singe ou avec ses vêtements ou ses draps est à risque d’infection, quelle que soit son orientation sexuelle.

Environ 10 % des patients ont été hospitalisés pour traitement ou pour être isolés, et une personne a été admise dans une unité de soins intensifs. Aucun décès n’a été signalé.

Au Royaume-Uni, qui connaît la plus grande épidémie de variole simienne à l’extérieur de l’Afrique, les responsables de la santé ont noté que la maladie se propage dans «des réseaux sexuels définis d’homosexuels, de bisexuels ou d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes».

Les autorités sanitaires britanniques ont déclaré qu’il n’y avait aucun signe suggérant une transmission soutenue au-delà de ces groupes.

Le principal vaccin utilisé contre la variole du singe a été initialement développé pour la variole. L’Agence européenne des médicaments a indiqué plus tôt cette semaine qu’elle commençait à évaluer si le vaccin devait être autorisé pour la variole simienne.

Certains pays, dont le Royaume-Uni, l’Allemagne et le Canada, ont déjà commencé à vacciner les personnes à haut risque.

Jusqu’en mai, la variole du singe n’avait jamais été connue pour provoquer des éclosions importantes à l’extérieur de l’Afrique, où la maladie est endémique dans plusieurs pays et provoque principalement des épidémies limitées lorsqu’elle se propage aux personnes à partir d’animaux sauvages infectés.