Doug Ford attaqué sur la santé et l’éducation lors du débat électoral en Ontario

TORONTO — Le chef progressiste-conservateur Doug Ford a fait face à un déluge d’attaques de la part des trois autres principaux chefs de parti lors du débat électoral en Ontario, lundi, mais a souvent refusé de mordre à l’hameçon, se référant plutôt à ses propres promesses de construction d’infrastructures et d’abordabilité.

L’une des critiques les plus acerbes est venue du chef du Parti vert Mike Schreiner, qui a critiqué M. Ford pour ce qu’il a appelé le manque de respect du chef conservateur envers les infirmières en tant que premier ministre, notamment en raison du plafonnement des augmentations de rémunération des travailleurs du secteur public.

«M. Ford, avez-vous parlé à une infirmière dernièrement ? a demandé M. Schreiner. Avez-vous parlé à une infirmière de la façon dont… elle se sent insultée d’être traitée de héros et de voir ensuite son salaire réduit en le gelant ? M. Ford, si vous voulez renforcer la capacité de notre système, vous devez investir dans les gens qui délivrent nos soins.»

M. Schreiner a également critiqué M. Ford pour sa gestion des soins de longue durée pendant la pandémie, et M. Ford a répondu en disant qu’il construisait des hôpitaux.

«Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, notre système de santé était en panne», s’est-il défendu plus tôt dans la période du débat consacrée aux soins de santé.

«Chaque région de cette province reçoit un nouvel hôpital… 50 projets dans chaque région», a-t-il justifié. 

M. Ford a également rappelé que les progressistes-conservateurs financeraient les frais de scolarité des infirmières si elles travaillaient dans une zone mal desservie, et a noté que son gouvernement avait accordé aux préposés aux bénéficiaires une augmentation de 3 $ de l’heure et accordait aux infirmières une prime de rétention de 5000 $.

Les trois autres chefs ont fait valoir que le retrait de la législation qui plafonne les augmentations de rémunération des infirmières et des autres travailleurs du secteur public les aiderait davantage que de leur accorder un paiement unique.

Cette législation, le projet de loi 124, a également touché les enseignants et a déclenché une série de négociations tendues sur les conventions collectives en éducation avec le gouvernement Ford.

Les enseignants et le personnel de l’éducation ont organisé diverses grèves et campagnes de grève du zèle contre la modération salariale, l’augmentation de la taille des classes et l’imposition de deux cours d’apprentissage en ligne pour l’obtention du diplôme d’études secondaires, bien que le gouvernement ait finalement assoupli ses positions sur les deux derniers. Le gouvernement a aussi brièvement songé aux coupures dans les maternelles à temps plein.

«L’une des choses que M. Ford refuse de reconnaître, ce sont les coupures et le chaos qu’il a apportés à notre système d’éducation publique, a lancé la chef du NPD, Andrea Horwath. Vos coupures et votre chaos ont considérablement déstabilisé notre système éducatif. Demandez à n’importe quel parent et il vous dira la même chose. Vous ne pouvez pas couper et avoir un meilleur système, vous ne pouvez tout simplement pas.»

Le chef libéral Steven Del Duca a également critiqué M. Ford dans le dossier de l’éducation.

«Votre bilan en matière d’éducation publique est une honte et vous devriez avoir honte de vous-même, a-t-il clamé. Vous, monsieur, avez échoué dans cette province.»

M. Ford s’est dit fier du bilan de son gouvernement en matière d’éducation, affirmant qu’il aidait les étudiants à se préparer aux emplois de l’avenir.

Échange agité entre Ford et Del Duca

Le chef progressiste-conservateur est souvent revenu sur son message de bâtir, de créer des emplois et de mettre de l’argent dans les poches des gens.

Le débat a débuté par un échange agité entre MM. Ford et Del Duca.

M. Ford a débité une liste d’accusations à M. Del Duca, notamment qu’il voulait ramener les frais de renouvellement des plaques d’immatriculation et augmenter les péages autoroutiers.

M. Del Duca est intervenu pour réfuter chaque point, dirigeant M. Ford vers le site Web des libéraux de l’Ontario pour vérifier leurs promesses de campagne.

«Il y a un vieux dicton dans la vie : “Vous avez droit à votre propre opinion, pas à vos propres faits”, M. Ford», a avancé M. Del Duca.

La déclaration d’ouverture de M. Ford a souligné son plan de construction de l’autoroute 413 et du contournement de Bradford, affirmant que l’économie est en plein essor.

La chef du NPD, Andrea Horwath, a indiqué qu’elle espère que les néo-démocrates pourront régler ce qui compte le plus pour les Ontariens.

Elle s’est également moquée du débat de 90 minutes lui-même.

«Je suis sûre que ce n’est pas la chose la plus amusante que vous ferez un lundi soir, mais parce que vous nous rejoignez, cela montre que vous vous souciez de vous et que cette élection a beaucoup en jeu», a-t-elle dit.