Doug Ford pourrait déclencher des élections anticipées afin de combattre les tarifs
TORONTO — Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a donné lundi l’un de ses signaux les plus clairs à ce jour en faveur d’élections provinciales anticipées, affirmant qu’il aura besoin d’un nouveau mandat pour faire face aux quatre années de présidence de Donald Trump aux États-Unis.
Le chef progressiste-conservateur a mené ses troupes à la victoire en juin 2018, puis à nouveau en juin 2022. Le prochain scrutin en Ontario est donc prévu pour juin 2026.
Mais au cours des derniers mois, M. Ford a souvent laissé entendre qu’il pourrait déclencher des élections générales avant cette date. Il semblait de plus en plus prêt lundi à prendre cette voie.
«Nous avons besoin d’un mandat clair — pas pour demain, pas pour le jour suivant: pour quatre ans de relations avec nos amis américains», a déclaré M. Ford.
Dans son discours d’investiture lundi, M. Trump n’a pas spécifiquement mentionné le Canada ou sa menace d’imposer des tarifs de 25 %, même s’il avait déjà prévenu que ces tarifs pourraient être annoncés dès son premier jour à la Maison-Blanche.
M. Ford a déclaré qu’il n’était pas trop rassuré par l’absence d’annonce lundi.
Un responsable a indiqué que le président Trump demanderait aux agences fédérales d’examiner les échanges commerciaux, notamment de prétendues pratiques commerciales et monétaires «déloyales» du Canada, du Mexique et de la Chine.
M. Trump a également souligné lundi dans son discours la nécessité de stimuler l’industrie manufacturière américaine, en particulier la construction de plus de véhicules automobiles. «Nous construirons à nouveau des automobiles en Amérique à un rythme que personne n’aurait pu imaginer il y a quelques années seulement», a-t-il dit.
M. Ford croit que la situation est pire lundi qu’avant l’investiture du président. «Je pense qu’il va cibler le Canada, en particulier l’Ontario, parce que nous sommes la puissance manufacturière, et c’est très inquiétant», a-t-il soutenu.
La rhétorique du premier ministre Ford semble avoir évolué par rapport aux suggestions qu’il avait faites plus tôt ce mois-ci, selon lesquelles il aurait plutôt besoin d’un nouveau mandat pour contrer les impacts des tarifs douaniers sur les Ontariens une fois qu’ils seront en place.
«Je pense que si nous en arrivons là et que nous devons dépenser des dizaines de milliards de dollars, nous nous adresserons au peuple et laisserons le peuple décider», disait-il il y a une semaine.
La cheffe néo-démocrate, Marit Stiles, estime que le nouvel argument de M. Ford selon lequel il a besoin d’un nouveau mandat pour faire face à M. Trump et à ses menaces non encore mises à exécution ne tient pas debout, puisqu’il est déjà premier ministre.
Elle a soutenu que M. Ford s’est déjà vu confier la direction de l’économie de la province. «Vous êtes premier ministre de la province. C’est votre mandat. C’est votre travail chaque jour de vous battre pour chaque Ontarien et son emploi.»