La rentrée scolaire 2025-2026 aura été l’une des pires, dénoncent les libéraux

QUÉBEC — Les élèves et le personnel ont connu leur «pire rentrée scolaire depuis des années» en raison du «chaos» semé par Bernard Drainville, affirment les libéraux.

Lors d’un point de presse lundi aux abords d’une école de Charlesbourg, à Québec, la porte-parole libérale en éducation, Madwa-Nika Cadet, a rappelé les compressions de 570 millions $ annoncées en juin.

Puis, le ministre de l’Éducation a fait marche arrière en plein cœur de l’été, annonçant un réinvestissement de 540 millions $ destinés aux services aux élèves.

«C’est trop peu, trop tard», s’est indignée Mme Cadet, qui était accompagnée lundi du président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost.

Ce dernier a affirmé que depuis le 14 mai, le nombre de techniciens en éducation spécialisée (TES) dans le réseau a fondu d’au moins 2000, un chiffre contesté par Québec.

«Les gens sur le terrain vivent l’instabilité, l’inquiétude. Pour nous, c’est la pire rentrée scolaire qu’on vit présentement», a déclaré M. Pronovost.

«Quand on parle d’un gouvernement qui dit vouloir promouvoir l’éducation, bien, pour nous, ce n’est pas sa priorité, clairement», a-t-il ajouté.

M. Pronovost et Mme Cadet ont par ailleurs fait un lien entre le manque de TES et l’augmentation de la violence dans les écoles.

Selon les chiffres obtenus par le syndicat, pas moins de 56 000 cas de violence (physique, psychologique et sexuelle) sont survenus dans les écoles québécoises depuis trois ans.

Les TES sont souvent sur la ligne de front pour régler des situations de violence.

«Tant et aussi longtemps qu’on ne travaillera pas en amont au Québec, en collaboration avec les parents, on ne pourra pas s’en sortir», a souligné le président de la FPSS-CSQ.

Dans une déclaration transmise à La Presse Canadienne, le cabinet du ministre Drainville soutient qu’il y a plus de postes totaux de TES cette année (16 711) que l’année dernière (16 515).

«On ne peut pas du tout comparer des données du mois de mai et des données du mois d’août. Il y a trop de facteurs qui changent», a plaidé l’attaché de presse du ministre, Antoine De La Durantaye.

«On connaît une meilleure rentrée que les années précédentes, et c’est grâce aux changements que nous avons mis en place, notamment les affectations au 8 août.

«Au lieu de crier au loup comme ils le font, il faudrait que les oppositions et les syndicats puissent reconnaître les améliorations et collaborer», a-t-il enchaîné.

Remplacer le ministre ne changera rien, dit le PLQ

Le ministre Drainville a certes perdu «la confiance» du réseau, le remplacer ne «changera pas grand-chose», a avancé Mme Cadet.

À moins d’un «virage à 180 degrés» sur le plan des «orientations», les problèmes dans le réseau de l’éducation vont perdurer, selon elle.

Le premier ministre François Legault doit remanier son cabinet mercredi après-midi, dans l’espoir de donner un nouvel élan au gouvernement, malmené dans les sondages.

Lundi, un coup de sonde Pallas Data/L’Actualité/Qc125 plaçait la Coalition avenir Québec (CAQ) au quatrième rang, derrière le Parti québécois, le Parti libéral et le Parti conservateur, du jamais vu.

Le remaniement importera peu en éducation, où le mal est déjà fait, selon la députée libérale.

«Je n’ai pas l’impression que ça va changer grand-chose, a dit Mme Cadet. Les compressions, elles ont déjà été faites. Le chaos, il a déjà été semé dans le réseau.

«Même s’il y a un nouveau ministre de l’Éducation, (…) s’il n’est pas prêt à faire un 180 degrés sur les orientations qui ont été menées par le gouvernement de la CAQ, ça ne changera rien», a-t-elle conclu.