Le NPD de l’Ontario dévoile sa plate-forme électorale en vue du scrutin prévu en juin

TORONTO — Un régime d’assurance-médicaments universel accéléré, le gel de l’impôt sur le revenu pour les Ontariens les moins bien nantis et l’embauche de dizaines de milliers de travailleurs de la santé et de l’éducation: le Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario a dévoilé lundi sa plate-forme électorale en vue du scrutin prévu le 2 juin.

La cheffe, Andrea Horwath, a indiqué que le parti ne promettait pas la lune, mais des mesures «pratiques et réalisables» pour faciliter la vie des Ontariens et les aider financièrement. 

Dans un communiqué avant le dévoilement, lundi à Toronto, Mme Horwath a estimé que les gouvernements libéral ou progressiste-conservateur successifs n’avaient pas réussi à améliorer le sort des Ontariens.

S’ils sont élus, les néo-démocrates promettent d’aller de l’avant rapidement avec une assurance-médicaments pour les Ontariens, avant même que le gouvernement libéral fédéral ne mette en œuvre son propre plan, annoncé plus tôt dans le cadre d’une entente avec le NPD fédéral. 

Un gouvernement néo-démocrate ontarien commencerait par couvrir 125 médicaments. Le plan d’assurance-médicaments, que le NPD avait également promis lors du scrutin de 2018, prévoit notamment une couverture pour les moyens de contraception et les médicaments de traitement et de prévention du VIH-sida.

Le NPD promet aussi d’oeuvrer à «accélérer» le plan proposé par Ottawa de couverture dentaire, et à l’étendre pour couvrir plus d’Ontariens. Le parti s’engage par ailleurs à augmenter le financement des hôpitaux, notamment en rehaussant de 3,5 % leur budget de fonctionnement de base, comme le réclame l’Association des hôpitaux de l’Ontario, à un coût de 735 millions $.

Les néo-démocrates promettent également d’embaucher 10 000 préposés aux bénéficiaires — et de leur accorder une augmentation de salaire —, mais aussi d’embaucher 30 000 infirmières et 400 médecins, ainsi que des spécialistes pour le nord de l’Ontario. Le parti promet aussi d’accélérer la reconnaissance des diplômes de 15 000 infirmières formées à l’étranger.

En éducation, le NPD promet d’embaucher 20 000 enseignants et travailleurs du secteur.

100 000 logements sociaux

La publication de la plate-forme de lundi a également mis à jour une annonce précédente du NPD sur le logement: on vise désormais la construction de 100 000 logements sociaux, au coût de 493 millions $ par année, et de 60 000 logements avec services de soutien, pour 100 millions $ par année.

Les néo-démocrates promettent par ailleurs de geler pendant quatre ans les impôts sur le revenu des ménages à faible et moyen revenus – bien qu’il y ait peu de détails pour l’instant sur cet aspect de la plate-forme. On promet aussi de réintroduire le contrôle des loyers pour les appartements.

La plate-forme néo-démocrate prévoit également une série de promesses liées à la COVID-19, notamment de tenir une enquête indépendante sur la gestion de la pandémie, d’étendre les congés de maladie pour les travailleurs et d’établir un plan de soutien aux entreprises en cas de futures mesures de restrictions sanitaires. 

Sur la question de la réforme du mode de scrutin, le NPD propose d’opter pour une forme de «proportionnelle mixte», qui serait élaborée par un comité indépendant et soutenue par des experts issus des principaux partis à l’Assemblée législative.

D’autres aspects de la plate-forme néo-démocrate avaient déjà été annoncés, notamment la nationalisation des foyers de soins de longue durée qui sont présentement à but lucratif. Le NPD avait également promis d’augmenter le salaire minimum à 16 $ de l’heure cette année, puis d’un dollar de plus chaque année, pour atteindre 20 $ en 2026.

Le salaire minimum est actuellement de 15 $ l’heure en Ontario, mais le gouvernement progressiste-conservateur a annoncé le 5 avril qu’il l’augmenterait à 15,50 $ le 1er octobre prochain.

Les responsables du NPD ont indiqué que le parti allait chiffrer plus tard leur plate-forme, après que le gouvernement aura présenté son budget, cette semaine, avant le déclenchement prévu des élections.