Le premier ministre Trudeau et son cabinet entament une retraite de trois jours

HAMILTON — Les premiers ministres provinciaux et territoriaux du pays attendent avec impatience de voir si le gouvernement fédéral profitera de la retraite de son conseil des ministres, cette semaine, pour progresser vers un nouvel accord sur le financement des soins de santé.

Le premier ministre Justin Trudeau et ses ministres libéraux sont réunis à Hamilton, en Ontario, pendant trois jours cette semaine pour élaborer leurs plans en vue du retour à la Chambre des communes, la semaine prochaine.

Le coût de la vie et la menace d’une récession économique sont au cœur des préoccupations de M. Trudeau et de son équipe pour cette retraite du cabinet, mais les ministres discuteront également des efforts en cours pour conclure un nouvel accord fédéral-provincial sur le financement des soins de santé.

Les premiers ministres provinciaux et territoriaux ont demandé à de nombreuses reprises à Ottawa d’augmenter sa part des dépenses en santé, au moment où les systèmes de partout au pays sont à bout de souffle après trois ans de pandémie.

M. Trudeau a promis que le fédéral allongera davantage de financement pour les soins de santé, mais il veut en retour s’assurer que les provinces démontrent que l’argent qui leur est envoyé se matérialise sur le terrain en des améliorations significatives pour les patients.

Le fédéral s’attend notamment à voir plus d’investissements dans la médecine familiale, la santé mentale et les dossiers médicaux numériques.

L’impasse qui perdurait entre le fédéral et les provinces a vu un début de dénouement lorsque le Québec et l’Ontario se sont montrés ouverts à l’idée de moderniser les systèmes de données du réseau de la santé, comme y tient Ottawa.

Lundi à Hamilton, le ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, a révélé que d’autres progrès avaient été faits ces derniers jours, mais il n’a pas voulu entrer dans les détails.

«J’ai encore eu certaines conversations avec les premiers ministres au cours de la fin de semaine», a indiqué M. LeBlanc à son arrivée pour la retraite du cabinet.

La première ministre du Manitoba, Heather Stefanson, qui préside actuellement le Conseil de la fédération, a quant à elle souligné qu’elle avait eu «une très bonne discussion» avec le ministre LeBlanc avant la retraite du conseil des ministres.

«Il va me recontacter plus tard cette semaine, parce qu’ils vont avoir des discussions lors de la réunion du cabinet», a-t-elle précisé.

«Tout est envisageable»

Lundi soir, le ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos, n’a pas voulu indiquer si une date avait été arrêtée pour une rencontre entre M. Trudeau et les premiers ministres des provinces, soulignant que M. Trudeau lui avait plutôt demandé «de travailler encore davantage avec les ministres de la Santé des provinces et des territoires pour s’assurer qu’on va s’entendre sur les résultats».

Quant à savoir si une entente pourrait survenir dès le mois prochain, M. Duclos a mentionné que «tout est envisageable».

«Ça va dépendre de la capacité de tous et de toutes à continuer de travailler fort, comme on l’a fait au cours des dernières semaines, pour faire les progrès nécessaires que vous voyez à l’heure actuelle», a précisé le ministre Duclos.

Les élus sont toujours pressés d’améliorer le réseau de la santé, mais des vagues de grippe et de virus respiratoire syncytial, l’automne dernier, ont amplifié les appels à une augmentation des montants alloués aux systèmes de santé de partout au pays.

Le financement des soins de santé fait également partie des demandes importantes du Nouveau Parti démocratique (NPD), que les libéraux doivent satisfaire pour assurer la survie de l’accord de confiance qui unit les deux formations.

Dans le cadre de l’accord conclu en mars 2022, le NPD a accepté de se ranger dans le camp des libéraux lors de votes cruciaux à la Chambre des communes, mais en retour, le gouvernement doit faire avancer certains dossiers qui sont chers au parti de Jagmeet Singh.

Des manifestants accueillent les ministres

M. Trudeau et son cabinet ont été accueillis par de nombreux manifestants à leur arrivée au centre-ville de Hamilton, où se trouvent certaines circonscriptions qui sont toujours le théâtre des plus chaudes batailles électorales du pays.

Deux manifestations étaient organisées à l’extérieur de l’hôtel où se réunissent les ministres, dont la plus grande était menée par le Réseau des droits des migrants, qui espère attirer l’attention des élus sur la question des sans-papiers au Canada.

L’autre rassemblement, auquel environ 10 personnes ont participé, était en opposition directe au premier ministre. On a pu y voir trois drapeaux anti-Trudeau chargés de jurons et un homme qui utilisait un porte-voix pour réclamer le renvoi de M. Trudeau, parce qu’un «traître» ne devrait pas pouvoir devenir premier ministre.