L’incendie qui faisait rage depuis jeudi au monastère du Bon-Pasteur a été maîtrisé

MONTRÉAL — Plus de 40 heures après son déclenchement, l’incendie qui faisait rage au monastère du Bon-Pasteur, au centre-ville de Montréal, a finalement pu être maîtrisé samedi matin par les pompiers du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM). Si les personnes qui habitaient dans cet édifice patrimonial ont pu commencer à récupérer leurs effets personnels, l’enquête sur les causes du brasier attendra à lundi.

Après un travail mené «sans relâche», les pompiers ont officiellement maîtrisé l’incendie à 10 h 36 samedi matin, plaçant la durée totale de l’intervention à 42 heures. Au plus fort de la lutte contre les flammes, 150 pompiers étaient mobilisés pour tenter d’éteindre le feu.

Samedi, une vingtaine de pompiers étaient toujours sur place afin d’aider les sinistrés à se rendre temporairement dans leur logement pour récupérer leurs effets personnels. Un expert avait précédemment statué qu’il était sécuritaire de circuler brièvement dans l’immeuble malgré les dégâts.

«Les citoyens, assistés de nos pompiers et des policiers, peuvent récupérer leurs effets personnels à l’intérieur de leur appartement. Le bâtiment sera ensuite remis au propriétaire, qui pourra faire le barricadage», a expliqué Émilie Barbeau-Charlebois, cheffe de section au SIM.

«Avant d’entrer, on demande aux gens de préparer une liste de matériel qu’ils pensent qu’ils doivent récupérer, comme des médicaments, des documents importants et autres biens importants pour eux», a-t-elle ajouté.

La Croix-Rouge a pris en charge 59 sinistrés à la suite de l’incendie. Dès dimanche, l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM) va prendre le relais pour aider les résidants affectés à se trouver un nouveau logis.

Puis, lundi, l’enquête du SIM s’amorcera pour déterminer ce qui a causé cet incendie majeur, qui s’est déclenché vers 16 h 30 jeudi au monastère situé à l’intersection de la rue Sherbrooke Est et de l’avenue Coloniale.

Samedi, aucune cause potentielle n’était avancée, tout comme il n’y avait aucune estimation de la valeur des dégâts.

«Il est trop tôt encore pour parler de l’évaluation monétaire des dommages», a confirmé Mme Barbeau-Charlebois.

La rue Sherbrooke Est demeurait fermée samedi entre le boulevard Saint-Laurent et l’avenue de l’Hôtel-de-Ville.

Les instruments pourront être sortis

Datant de la deuxième moitié du XIXe siècle, le monastère du Bon-Pasteur a été construit pour accueillir les activités des sœurs de Notre-Dame du Bon Pasteur d’Angers. Il a conservé sa vocation religieuse jusque dans les années 1960.

Acquis en 1984 par la Société immobilière du patrimoine architectural de Montréal, le monastère servait de nos jours de centre multiservice comprenant une résidence pour personnes âgées, une coopérative d’habitation, une garderie et des copropriétés.

La chapelle publique, située au centre du complexe, est maintenant une salle de concert réputée qui fait partie du réseau des maisons de la culture de la Ville de Montréal.

Un piano Fazioli et un clavecin Kirckman datant de 1772 qui se trouvaient dans la chapelle au moment de l’incendie pourront d’ailleurs être sortis des décombres, mais leur état demeure à être déterminé.

«Le clavecin est déjà sorti. Les responsables des lieux ainsi que les gens qui devaient donner un concert dans les derniers jours ont pu récupérer leur matériel et les instruments», a indiqué Mme Barbeau-Charlebois, du SIM.

Quant au piano, il devait être sorti «en fin d’après-midi» samedi.

L’incendie n’a fait aucune victime ni aucun blessé grave. S’il a rendu la qualité de l’air mauvaise au centre-ville de Montréal jeudi soir et vendredi matin, tout était rentré dans l’ordre à ce propos samedi.