Mélanie Joly prévoit rencontrer le ministre libanais au sommet de la Francophonie

OTTAWA — La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a annoncé jeudi qu’elle prévoyait de rencontrer ses homologues du Liban et de la France au sommet de la Francophonie, où l’ombre d’une guerre plus large au Moyen-Orient se profile déjà.

Le premier ministre Justin Trudeau et Mme Joly ont atterri à Paris jeudi soir pour assister au Sommet de la Francophonie, alors que la crise au Moyen-Orient continue de s’aggraver.

Le Canada et d’autres pays du G7 ont de nouveau appelé à un cessez-le-feu vers la fin d’une semaine qui a vu une salve de missiles iraniens tirés vers Israël et le début d’une guerre terrestre alors que les troupes israéliennes se dirigeaient vers le sud du Liban.

L’armée israélienne a signalé jeudi qu’elle pourrait élargir cette opération terrestre, avertissant les habitants d’évacuer une ville et d’autres communautés du sud du Liban qui se trouvent au nord d’une zone tampon déclarée par l’ONU.

La région se prépare également aux représailles israéliennes à la suite de l’attaque de missiles balistiques iraniens.

Mélanie Joly a indiqué qu’elle parlerait de la situation au Liban au ministre de l’Information du Liban et à son homologue français.

«Malheureusement, le premier ministre libanais et le ministre des Affaires étrangères du Liban ne sont pas ici pour des raisons évidentes, parce que la guerre frappe leur pays», a-t-elle souligné.

La Francophonie travaille également sur une déclaration plus large concernant le Moyen-Orient, a ajouté Mme Joly, notant que le Liban est un État membre.

Il y a près d’une semaine, le Canada a commencé à aider ses citoyens au Liban à trouver des sièges sur des avions commerciaux disponibles au départ de Beyrouth, et la ministre des Affaires étrangères a déclaré que 654 sièges supplémentaires avaient été réservés sur trois vols à destination d’Istanbul jeudi.

Environ 900 sièges sont réservés sur des vols commerciaux qui doivent partir au cours du week-end, a ajouté Mme Joly, et tous ces sièges n’ont pas été pris.

«Alors s’il vous plaît, alors que les choses deviennent plus dangereuses à travers le Liban – y compris à Beyrouth, nous avons vu qu’il y a eu une grève récemment – s’il vous plaît, prenez ce siège», a-t-elle insisté.

Le premier ministre Trudeau a déclaré mercredi que la communauté internationale doit faire tout ce qu’elle peut pour éviter une guerre régionale plus importante, mais les récents développements font craindre à beaucoup que cela soit déjà en train de se produire.

Dans une déclaration du 27 septembre, la secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, a exprimé la solidarité de la famille francophone avec le peuple libanais et a appelé toutes les parties à rechercher une solution diplomatique au conflit.

En Haïti, un nouveau rapport publié le 30 septembre indique que près de la moitié de la population du pays, qui compte plus de 11 millions d’habitants, connaît des niveaux de faim aigus, alors que la violence des organisations criminelles étouffe la vie dans la capitale, Port-au-Prince, et au-delà.

La semaine dernière, à l’Assemblée générale des Nations unies, M. Trudeau a exhorté les dirigeants mondiaux à se réunir pour élaborer un plan sérieux et immédiat pour répondre aux besoins humanitaires des Haïtiens.

Le sommet de la Francophonie, qui a lieu tous les deux ans, se tiendra jeudi et vendredi à Villers-Cotterêts et à Paris. La France succède à la Tunisie à la présidence de la Francophonie et a déclaré que le thème du sommet sera de «créer, innover et faire des affaires en français».

Les dirigeants devraient discuter des moyens de promouvoir la langue française, de relever les défis géopolitiques, de veiller à ce que l’espace numérique reflète leur diversité linguistique et culturelle et de renforcer les liens économiques entre les pays.

Le Canada sera également représenté au sommet par l’Ontario, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et le Québec. Le premier ministre François Legault est d’ailleurs déjà à Paris depuis quelques jours.

Les dirigeants de la Francophonie devraient prendre une décision sur les demandes d’adhésion à l’organisme international de la francophonie, y compris la demande de statut d’observateur de la Nouvelle-Écosse.

La ministre Joly a révélé que les discussions au sommet porteront notamment sur les moyens de résoudre la pénurie d’enseignants de français dans le monde.