Ottawa craignait que M. Abdelrazik finisse à Guantanamo, selon un ex-fonctionnaire
OTTAWA — Un ancien haut fonctionnaire aux Affaires étrangères a soutenu mercredi qu’on craignait il y a vingt ans que le Montréalais Abousfian Abdelrazik puisse se retrouver à la prison américaine de Guantanamo, à Cuba.
Daniel Livermore, qui était directeur général du renseignement et de la sécurité au ministère des Affaires étrangères, témoignait mercredi en Cour fédérale dans le cadre de la poursuite civile intentée contre Ottawa par M. Abdelrazik au sujet de sa détention au Soudan et de la torture qu’il y aurait subie.
Né au Soudan, M. Abdelrazik est devenu citoyen canadien dans les années 1990; il a été arrêté au Soudan en 2003 lors d’un séjour dans son pays natal pour visiter sa mère malade.
Le Montréalais, qui nie toute implication dans le terrorisme, soutient qu’il a été torturé pendant deux périodes de détention par des agents des services de renseignement soudanais.
M. Livermore a décrit au tribunal mercredi les efforts déployés par Ottawa pour que le Montréalais rentre chez lui depuis Khartoum via l’Allemagne, sur des vols commerciaux.
Selon l’ancien haut fonctionnaire, les autorités canadiennes craignaient à l’époque que le voyage de M. Abdelrazik soit interrompu en raison de la liste américaine d’interdiction de vol et qu’il se retrouve dans la prison militaire de Guantanamo, où Washington détient les terroristes présumés.