Une famille nigériane à Montréal menacée d’expulsion obtient un sursis ministériel
MONTRÉAL — Les défenseurs d’une famille montréalaise qui lutte contre l’expulsion vers le Nigeria affirment qu’elle a obtenu une permission temporaire de rester au Canada.
Le député de Québec solidaire Guillaume Cliche-Rivard a déclaré mardi qu’une ordonnance d’expulsion du 5 avril avait été annulée pour Deborah Adegboye, son mari et leurs enfants.
M. Cliche-Rivard, qui est également avocat spécialisé en droit de l’immigration, affirme que les agents fédéraux ont accordé à la famille un permis de séjour temporaire qui leur permettra de rester au pays pendant qu’ils poursuivent leur demande de résidence permanente pour des raisons humanitaires.
Mme Adegboye et son mari étaient arrivés au Québec en 2017 en provenance du Nigeria avec leur premier enfant en tant que demandeurs d’asile, par le chemin Roxham, désormais fermé. La famille fuyait ce qu’elle a décrit comme une persécution religieuse de la part d’une dangereuse secte nigériane.
Depuis le début de la pandémie de COVID-19 en mars 2020, Mme Adegboye et son mari travaillent comme préposés aux bénéficiaires pour prodiguer des soins aux patients vulnérables, tout en ajoutant deux autres enfants à leur famille.
Un porte-parole du Collectif bienvenue, qui a aidé à organiser un rassemblement de soutien à la famille la semaine dernière, a déclaré que Mme Adegboye et sa famille étaient ravies et soulagées de pouvoir rester au pays.
Le bureau du ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.
Lors d’un entretien téléphonique, le député solidaire Cliche-Rivard a déclaré que la décision du ministre de l’Immigration d’accorder un sursis était la bonne.
«Ce sont des gens qui apportent une contribution exceptionnelle», a déclaré M. Cliche-Rivard. «Tous les deux sont préposés aux bénéficiaires auprès de personnes très vulnérables. Leurs enfants sont scolarisés en français et ils sont ici depuis 2017.»
Bien qu’il soit satisfait de la décision, le député souligne que leur expérience démontre la nécessité de développer des programmes offrant rapidement un statut permanent aux immigrants qui occupent des emplois essentiels. «Le fait d’en être arrivé là est un peu un échec du système», dit-il.
Maryse Poisson, de l’organisme Collectif bienvenue, a déclaré qu’elle avait réussi mardi après-midi à parler avec la famille, qui s’est dite «très soulagée» de pouvoir rester.
Mais elle a aussi une pensée pour d’autres familles qui risquent d’être expulsées «dans l’ombre» sans que la même attention soit portée à leur cause.