Atteinte à la liberté d’expression ?

Après avoir appris que certaines municipalités du Québec interdisaient la prise d’images lors de séances publiques du conseil, mon collègue Frédéric Desjardins s’est intéressé à ce qui se passe chez nous de plus près. Et surprise, on a appris que deux municipalités, Sainte-Aurélie et Saint-Prosper, avaient déjà adopté des règlements en ce sens.

Le plus ironique de cette histoire est que les maires actuels de ces deux municipalités, Gilles Gaudet et Richard Couët, n’étaient eux-mêmes pas au courant de l’existence de tels règlements. Mais peu importe, la question qu’il faut poser est de savoir si cette interdiction de filmer, de prendre des photos ou d’enregistrer une séance de conseil brime la liberté d’expression.

Chacun a évidemment sa petite idée là-dessus d’autant plus qu’il y a eu et qu’il y aura encore des séances de conseil houleuses dans certaines municipalités. Mais de là à interdire la prise d’images lors de séances publiques, il y a une marge. Certains plaideront le fait que les élus se sentent plus à l’aise lorsqu’ils ne se retrouvent pas en présence de caméras. C’est un point mais lorsqu’une personne accepte de faire le saut en politique, elle devient du même coup un personnage public qui gère des deniers publics. Transparence oblige, les politiciens doivent alors faire face à la musique.

C’est sûr j’ai un préjugé très favorable à la liberté d’expression à cause de mon métier. Et je ne crois surtout pas que la présence de caméras puisse être nuisible au bon déroulement de séances publiques, au contraire. Pas moins de huit municipalités qui se retrouvent sur le territoire du journal vont même jusqu’à télédiffuser leurs séances publiques dans un souci de rejoindre le plus de citoyens possible.

Pour revenir aux cas de Sainte-Aurélie et Saint-Prosper, notons qu’il est tout de même possible de prendre des images en obtenant un avis au préalable. Et les maires ont confirmé qu’ils n’empêcheraient pas les médias de faire leur travail mais ils ont aussi pris soin d’ajouter que les règlements étaient là pour rester. Mais ces règlements sont-ils vraiment nécessaires ?