Beauceville – Inondations 2019 : notre patrimoine

Permettez-moi, tout d’abord de souligner la disponibilité, l’écoute et l’ouverture du député de Beauce Nord, M. Luc Provençal, et du maire de Beauceville, M. François Veilleux.  Votre préoccupation et votre intérêt envers la préservation de notre patrimoine familial, bâti et collectif se veut rassurant.

Suite aux inondations du printemps 2019, le Gouvernement du Québec a présenté un programme d’indemnisation aux sinistrés des plus généreux… Entre autres choses, on donne trois choix aux sinistrés : l’immunisation, le déplacement ou la démolition de leur maison et/ou bâtiments. À ce jour, aucune personne n’a opté pour l’immunisation ou le déplacement à Beauceville. À mon avis, la structure du programme ne laisse pas de véritable choix. J’aimerais faire remarquer que par la loi 122 sur l’autonomie municipale, chaque municipalité possède des pouvoirs discrétionnaires dans l’application de certaines règles du décret.

Notre patrimoine bâti, familial et collectif 

Nos ancêtres nous ont légué leurs façons d’être, de faire, leurs valeurs : preuves tangibles de leur passage. Ils ont su respecter, préserver et nous transmettre ces valeurs.

Une maison, c’est beaucoup plus que de simples matériaux. Dans toute demeure, il existe un lien affectif.  Une maison familiale (ou autre) a une âme, une histoire. Ceux et celles qui s’en départissent le font souvent à contre-cœur. Cette âme, c’est aussi l’âme d’une municipalité : c’est notre identité collective.

Imaginons un instant :

Une volonté orientée vers la protection de notre patrimoine

Imaginons un instant :

Les efforts, les énergies (les sommes allouées par le programme) déployés en fonction de la préservation de nos racines, de notre histoire, de notre identité

Imaginons un instant :

Les effets espérés et possibles des mesures d’atténuation (estacades, travaux sur la rivière, blocs de béton, etc.) sur la valeur de nos maisons, sur leur assurabilité : sur la paix intérieure en fait.

Force est de constater l’impact dévastateur de l’application du décret à Ste-Marie. À mon sens, on a détruit en bonne partie l’âme des maisons et de la municipalité. On a détruit son histoire et ses racines.

Rappelons-nous que plusieurs maisons centenaires sont concernées à Beauceville. Les conséquences de l’application intégrale du décret laisseraient des cicatrices profondes pour de nombreuses années.

Harmonisation

Nous avons des droits, mais aussi des devoirs de mémoire. Notre devoir de mémoire, c’est de respecter, de préserver et de transmettre les legs de nos pères et mères. Comme ont su le faire nos ancêtres, c’est à notre tour de donner au suivant.

« … un peuple qui sans cesse efface les traces de sa présence historique mutile inévitablement sa mémoire. Il arrache aussi ses racines. Inévitablement, et tristement, il lacère ainsi son identité et les repères qui lui permettaient de faire cohabiter plusieurs époques dans son présent. Nous naissons dans un monde qui nous précède et qui nous survivra. Tout en y ajoutant notre marque, nous avons le devoir d’assurer sa continuité. Surtout, nous devons lutter contre la vilaine manie de la table rase qui représente la tentation de la modernité. » (Mathieu Bock-Côté, sociologue, auteur et chroniqueur. Journal de Québec 7 décembre 2019)

Refrain de la chanson « Saint-François, Je me souviens! »

« On a bâti un pays de nos mains infatigables

Sur cette terre qu’on a choisie à l’ombre des grands érables.

On a nourri un destin à la table des anciens…

Saint-François, je vois demain…

Saint-François, je me souviens! »

(Michel H. Lalonde, compositeur et interprète. 11 février 1985)

« Notre devoir de mémoire, c’est l’HARMONISATION du passé et du présent. »

« Le patrimoine n’est pas renouvelable. »

Pierre Cloutier, Beauceville