Nouveau papa, Rafael Nadal se fout de jouer pour le 1er rang mondial

PARIS — Rafael Nadal est un homme changé. Maintenant, quand il perd le sommeil, c’est en raison de son nouveau-né et pas du premier rang mondial.

Malgré ses nombreuses absences sur le circuit cette saison, Nadal a une chance de terminer de nouveau au sommet du classement. Il a présentement 5820 points, deuxième derrière Carlos Alcaraz et ses 6650. Mais Nadal a clairement indiqué mardi quelles sont ses priorités quand on l’a questionné à ce sujet.

Il n’y aura pas de bagarre.

Nadal a terminé l’année cinq fois au sommet du classement, à égalité avec Roger Federer. Seuls Novak Djokovic (7) et Pete Sampras (6) ont fait mieux.

«Je ne me bats pas pour être le no 1, a indiqué l’Espagnol au cours d’une conférence de presse au Masters de Paris. C’est quelque chose que j’ai dit il y a longtemps: je ne me battrai plus pour le premier rang. J’ai accompli l’exploit quelques fois et et ça m’a rendu très heureux et fier. Mais j’en suis au point dans ma carrière où je ne me bats plus pour ce rang.

«C’est évident que la première fois que je me suis hissé au sommet, en 2008, je souhaitais vraiment y être. Je trouvais que j’avais obtenu d’excellents résultats en 2005, 2006 et 2007 également. Je gagnais beaucoup de tournois, j’amassais beaucoup de points.

«Aujourd’hui, c’est différent. Je n’ai joué qu’une dizaine de tournois, en terminant que huit. Difficile d’être no 1 dans ces conditions.»

Pour le moment, il veut être le papa no 1.

Le tournoi de Paris est son premier depuis que sa conjointe, Maria Francesca Perello, a donné naissance à leur premier enfant, un garçon, au début d’octobre. Nadal a admis qu’il voyait les choses différemment depuis ce moment.

«C’est plutôt intéressant de constater, même en ne le connaissant que depuis deux ou trois semaines, que de laisser votre garçon à la maison, vous vous en ennuyez. Nous sommes chanceux avec la technologie d’aujourd’hui de pouvoir faire des visioconférences quand vous le voulez.»

Nadal a profité d’un laissez-passer au premier tour et fera face au vainqueur du duel entre Tommy Paul et Roberto Bautista Agut au deuxième, mercredi. Il n’a pas joué depuis septembre, quand il a fait équipe avec Federer en double à la Coupe Laver, dernier match du Suisse en carrière.

L’Espagnol a remporté les Internationaux d’Australie et de France cette saison pour porter son total de triomphes en tournois du Grand Chelem en carrière à 22, un de plus que Djokovic et deux de mieux que Federer. Sur le circuit, on sent toutefois qu’un changement de la garde s’effectue. À tout le moins en Espagne, où Nadal a passé le témoin à Alcaraz, jeune prodige de 19 ans.

En raison de blessures, Nadal a été limité à 10 tournois. Une blessure aux abdominaux l’a notamment obligé à se retirer des demi-finales de Wimbledon et l’a embêté tout l’été.

Le premier rang mondial en fin d’année ne se décidera qu’après les Finales de l’ATP, le 13 novembre à Turin. Alcaraz pourrait concrétiser cette place pour la première fois. Il deviendrait le premier joueur ne s’appelant pas Nadal, Djokovic, Federer ou Andy Murray depuis Andy Roddick, en 2003.

Stefanos Tsitsipas, no 3, et Casper Ruud, no 4, ont aussi de minces chances de réaliser l’Exploit, puisque 1000 points seront attribués au vainqueur du Masters de Paris et 1500 autres pour un parcours parfait aux Finales de l’ATP.