Remis d’une blessure aux obliques, Otto Lopez veut attirer l’attention de Toronto

Enfin rétabli d’une blessure aux obliques qui l’a privé d’un mois d’activités, le Québécois Otto Lopez a retrouvé les Bisons de Buffalo, club-école AAA des Blue Jays. Il ne souhaite maintenant qu’une chose: qu’on le voit de Toronto.

«Ça ne m’embête plus du tout, je me sens à 100 % maintenant, a-t-il dit de Buffalo, avant un match contre les Mets de Syracuse. Mais ça a été long: on a dû trouver la formule exacte pour me remettre d’aplomb et au final, ce n’est que le repos complet qui me faisait du bien.»

Ce mois à l’écart du jeu a toutefois laissé des traces: lui qui affiche une moyenne en carrière de ,304 depuis qu’il s’est joint à l’organisation des Jays, en 2017, ne frappait que pour ,200 avant le match de vendredi.

«L’échantillon est beaucoup trop petit pour qu’on s’inquiète de ses statistiques cette saison; il n’a que quelques présences au bâton à ce moment-ci et on n’est pas du tout inquiété par ses chiffres, a assuré le directeur général Ross Atkins, rencontré en début de semaine à Toronto. Nous sommes surtout heureux de savoir que physiquement, il semble bien remis de cette blessure. Il pourra obtenir les présences au bâton qui lui manque et offrir des performances à la hauteur de celles qu’il a offertes jusqu’ici, sinon mieux. Il a travaillé très fort dans tous les aspects et nous sommes très encouragés par son retour au jeu. Nous avons hâte de voir ce qu’il pourra offrir.»

Son gérant avec les Bisons, l’ex-Expo Casey Candaele, n’a pas non plus d’inquiétude quant à la remise en forme du Québécois de 23 ans.

«Il a toujours été un excellent frappeur. Ses ennuis actuels sont entièrement liés à sa blessure aux obliques. Il est complètement guéri, mais le temps raté lui fait mal présentement. Il n’a besoin que de retrouver son rythme et jouer régulièrement. Défensivement, il joue très bien et il court encore bien les sentiers. Il va s’en remettre, je ne suis pas inquiet du tout.»

La moyenne offensive n’y est pas, mais sa moyenne de présence sur les sentiers prend tranquillement du rythme à ,315. Sa moyenne de puissance (,422) est à un millième près d’être celle affichée jusqu’ici dans les filiales des Jays.

Polyvalence

Il a commencé son apprentissage dans la Ligue du golfe du Mexique, au niveau des recrues, en 2017, après avoir été embauché à titre de joueur autonome un an plus tôt. Natif de la République dominicaine, Lopez n’a pas eu à passer par le repêchage, comme les joueurs canadiens.

Chaque saison depuis l’a vu grimper d’un échelon, si bien que l’an dernier, il a obtenu un premier rappel dans les Majeures, étant utilisé pour une présence au bâton. Retiré sur des prises, il attend la prochaine occasion de se faire valoir.

«C’était juste pour me faire goûter à ce que je veux vivre tout le temps», philosophe Lopez.

Joueur de deuxième-but, il travaille présentement à développer sa polyvalence. Le milieu de l’avant-champ est occupé à Toronto, avec l’excellent Bo Bichette à l’arrêt-court et Santiago Espinoza qui connait actuellement ses meilleurs moments en carrière au deuxième. Un autre jeune espoir, Cavan Biggio, peut également jouer au milieu de l’avant-champ, mais il a récemment été rétrogradé au niveau AAA, officiellement pour une remise en forme après une blessure, mais Biggio connaissait des moments difficiles avec les Jays.

Atkins ne l’a pas dit ouvertement, mais on sent que le mieux pour Lopez serait de maîtriser plusieurs positions, un peu comme le fait Abraham Toro avec les Mariners de Seattle.

«Les meilleurs jouent tout le temps. S’il est assez bon, il sera ici d’une façon ou d’une autre, à un moment ou un autre. Mais je dirai ceci: la polyvalence est une arme puissante et il s’entraîne très fort à améliorer la sienne.»

«C’est bon pour tous les jeunes joueurs d’apprendre plus d’une position, a ajouté Candaele. Souvent, la première fois que vous êtes rappelés dans les Majeures, vous ne jouez pas nécessairement à votre position principale, celle où vous jouez depuis longtemps. C’est donc une bonne chose pour lui que nous le fassions jouer à plus d’une position: quand il sera rappelé, il sera davantage préparé.»

Candaele voit en Lopez un joueur complet, qui n’a besoin que de plus de présences au bâton pour retrouver ses repères des saisons passées.

«C’est un excellent coureur et il peut évoluer à tous les champs, en plus de pouvoir jouer au deuxième, à l’arrêt-court et au troisième. Tous ces atouts ajoutent à sa valeur. Il peut aider de différentes façons défensivement et les équipes accordent beaucoup d’importance à cela de nos jours.

«Offensivement, c’est un gars qui a de la puissance. Il n’est pas nécessairement un frappeur de circuits, mais il touche régulièrement les allées et quand il s’amène au marbre, les clubs adverses ne peuvent pas jouer de défensive spéciale, car il frappe à tous les champs. Ça l’aide à voir de bonnes moyennes de puissance et de présence/puissance.»

Un gros travaillant

Candaele aime particulièrement l’éthique de travail dont fait preuve Lopez, la qualité qui pourrait lui valoir un rappel plus rapidement qu’il ne le croit.

«C’est un gars qui joue de la bonne façon. Il est toujours partant pour faire du temps supplémentaire. Ce sont toutes des choses qui jouent en sa faveur. C’est intéressant de le diriger.»

Le principal intéressé ne pense pas trop à Toronto, mais il espère que Toronto pense à lui. 

«Je sens que je suis sur le point de retrouver le rythme que j’avais l’an dernier. C’est certain que lorsqu’ils auront besoin de moi, je serai prêt.»