Deuxième fermeture forcée : les gyms ne baissent pas les bras

Au printemps, la COVID-19 a causé la fermeture temporaire de tous les centres de conditionnement physique. Cette « pause » de 14 semaines est maintenant suivie d’un autre arrêt involontaire.

Le 8 octobre, les gyms en zone rouge ont dû fermer leurs portes, ordre de la Santé publique. La réouverture de ces centres était prévue le 28 octobre, une date butoir que pourrait repousser la Santé publique.

« La première fois, on avait tenu des entraînements extérieurs en attendant la réouverture (22 juin). De juillet à septembre, nos ventes d’abonnements et suppléments alimentaires ont été meilleures qu’à la même période en 2019. On a constaté un grand intérêt pour l’achat local. Notre clientèle a embarqué à 200 % », explique Éric Gosselin, propriétaire de Studio Santé Gym.

Selon lui, l’entreprise a fait son maximum pour respecter les mesures sanitaires. La succursale de Saint-Georges a fermé ses portes, la MRC de Beauce-Sartigan se trouvant en zone rouge. Celle de Saint-Prosper offre tous ses services, car la MRC des Etchemins est en zone orange.

Éric Gosselin, propriétaire de Studio Santé Gym, rappelle qu’aucune éclosion de la COVID-19 n’est survenu dans les gyms québécois.

« Il n’était pas question de fermer, à moins que le gouvernement nous oblige à le faire. Sans jouer à la victime, je ne comprends pas la logique de la Santé publique. Aucun gym n’a été un foyer d’éclosion (de la COVID-19) au Québec », rappelle M. Gosselin.

Sur une note positive, la pandémie a mené Studio Santé Gym vers une modernisation de son offre technologique. L’entreprise est allée jusqu’à concevoir une application mobile, en plus de changer son site web.

« Une crise pousse l’entrepreneur à l’innovation. Nous pouvons entre autres faire des entraînements à distance, concevoir des défis pour nos clients et réaliser des transactions électroniques. Je compte sur une équipe incroyable », indique Éric Gosselin.

Promouvoir la santé

Alexandre Hamann, propriétaire du Centre Hamann à Saint-Georges, affirme que les gyms ont une mission importante auprès de la société : promouvoir la santé et les saines habitudes de vie.

« Où est la logique quand on ferme les gyms, mais que les SAQ restent ouvertes ? Dans l’entraînement, il y a aussi un facteur de motivation. À force d’ouvrir et fermer les gyms, on démotive les gens à s’abonner ou faire un suivi des entraînements », dit M. Hamann.

Certains gyms ont tenu des entraînements extérieurs, entre les deux fermetures.

Le Centre Hamann se tourne également vers la voie virtuelle, notamment en lançant des défis sportifs sur sa page Facebook. Les usagers profitent de suivis personnalisés à distance, afin de ne pas perdre les gains acquis.

« Nous souhaitons faire partie de la solution. Notre gym est en bonne santé financière et peut passer au travers, mais plusieurs gyms vont fermer complètement si ça ne change pas », dit Alexandre Hamann.

Pour pallier leurs pertes financières, les gyms auront accès au programme Aide aux entreprises en régions en alerte maximale (AERAM). Celui-ci prend la forme d’une aide non remboursable (pardon de prêt) pouvant atteindre 80 % des dépenses admissibles, jusqu’à concurrence de 15 000 $ par mois de fermeture.

« Ce n’est pas mon genre de demander des aides financières. On va prêter des équipements et publier des entraînements sur un Facebook réservé aux membres. On s’attendait à une deuxième vague de la COVID-19, mais les gyms, c’est bon pour la santé physique et mentale. Le gouvernement devrait s’en souvenir », mentionne Bobby Tanguay, propriétaire de L’Éveil Crossfit.