Marie-Philip Poulin est l’athlète féminine de l’année de La Presse Canadienne

Qualifiée de «l’une des meilleures athlètes des grands moments au pays», la capitaine de l’équipe nationale féminine de hockey, Marie-Philip Poulin, a été élue l’athlète féminine de l’année de La Presse Canadienne.

«Ça finit bien l’année, a déclaré Poulin à La Presse Canadienne. Quand je prends un peu de recul et repense à la dernière année, c’est plutôt incroyable. Pas seulement d’un point de vue personnel, mais du point de vue collectif. «Je remercie chaleureusement les gens qui ont voté, mais je dois partager cet honneur avec les gens qui m’entourent, mes coéquipières», a-t-elle ajouté.

La Québécoise âgée de 31 ans est devenue cette année la seule hockeyeuse de l’histoire à marquer des buts lors de quatre finales olympiques consécutives, un exploit qui n’a jamais été réalisé au hockey masculin. Ses deux buts, dont celui de la victoire, ont permis au Canada de triompher des États-Unis 3-2 dans le match de la médaille d’or aux Jeux olympiques de Pékin, le 17 février.

Avec ses mains agiles, un sens du hockey inégalé et un flair indéniable pour se démarquer dans les moments dramatiques, Poulin a marqué sept buts à ses quatre finales olympiques, dont le but égalisateur et le but gagnant en prolongation aux jeux de Sotchi, en Russie, en 2014.

Elle a mené la formation canadienne à deux conquêtes consécutives aux Championnats du monde de 2021 et 2022, mettant fin aux cinq conquêtes d’affilée des Américaines. Après avoir marqué en prolongation lors de la finale de 2021, à Calgary, Poulin a amassé cinq buts et autant de mentions d’assistance en sept rencontres en septembre, quand le Canada a défendu son titre au Danemark.

La Presse Canadienne remet ses prix annuels aux athlètes féminins et masculins depuis 1932. L’athlète masculin de l’année sera dévoilé jeudi, tandis que l’équipe de l’année sera récompensée vendredi.

En terminant au sommet du scrutin mené auprès des rédacteurs en chef et commentateurs sportifs à travers le pays avec 22 votes sur 48, la hockeyeuse de 31 ans a souvent été qualifiée «d’ultime joueuse des grands matchs». La nageuse Summer McIntosh s’est classée deuxième, avec 10 voix.

Poulin est la deuxième hockeyeuse à recevoir cet honneur, après Hayley Wickenheiser en 2007. Elle est seulement la troisième athlète féminine issue d’un sport d’équipe à obtenir cette distinction individuelle, après Wickenheiser et Christine Sinclair, en 2012 et 2020.

N’aimant pas parler d’elle-même, Poulin a tout de même révélé un peu de son secret derrière ses performances dans ces grandes occasions.

«J’aime ça m’entraîner; j’aime ça faire une série d’extra, quand personne ne regarde, a dit Poulin. Je me dis que ça peut payer un jour. Peut-être pas dans la prochaine semaine; peut-être pas dans la prochaine année. Mais éventuellement, ça va payer.

«C’est aussi important pour moi de me rappeler pourquoi je joue au hockey, et c’est pour avoir du plaisir: accomplir tout ça dans ces moments importants avec le sourire», a évoqué la Québécoise.

Son entraîneur au sein d’Équipe Canada, Troy Ryan, a confirmé que Poulin se prépare à être au centre de ces grands moments chaque jour de sa vie.

«Elle traite des choses plutôt simples comme s’il s’agissait de grands moments, a-t-il affirmé. Si elle rate un exercice à l’entraînement, vous voyez qu’elle est fâchée contre elle-même. Elle recherche constamment la perfection.

«On voit parfois des joueurs s’en venir sur l’aile, un peu paresseusement, s’appuyer sur une jambe et décocher un tir à 75 % de ses capacités. Je dirige Poulin depuis cinq ans, et je ne l’ai jamais vue faire ça. Elle ne bâcle jamais rien», a-t-il poursuivi.

«Quand vous jouez avec ce genre de mentalité, pourquoi ne voudriez-vous pas recevoir la rondelle sur la lame de votre bâton en fin de match?», a-t-il questionné.

Ce qui est moins visible, c’est le leadership de Poulin à l’extérieur de la patinoire. Elle impose une culture d’équipe au sein de laquelle toutes les membres peuvent être ce qu’elles ont envie d’être et sentir que leurs contributions sont appréciées, ce qui se traduit par de bonnes performances sur la patinoire.

«C’est facile de la suivre, a indiqué Ryan. Elle fait plusieurs bonnes choses sur la glace. Mais ce qu’elle fait à l’extérieur, je ne crois pas que bien des gens le réalisent. (…) Elle a cette capacité de vous faire sentir bien à l’extérieur de la patinoire.»

Avec 97 buts et 103 aides en 166 matchs pour le Canada, Poulin vient au cinquième de tous les temps derrière Wickenheiser, Jayna Hefford, Caroline Ouellette et Danielle Goyette.

Wickenheiser, Hefford et Goyette sont toutes au Temple de la renommée.

Poulin tente de mettre sur pied une ligue professionnelle de hockey féminin qui permettrait à ses joueuses de vivre de leur art. En attendant, elle dispute des matchs hors concours et des tournois, en plus de séries comme Dream Gap Tour. Le Canadien de Montréal l’a récemment embauchée pour se joindre à son département du développement des joueurs.

«J’ai bien hâte de voir ce que 2023 me réserve», a conclu Poulin.