Lisa-Marie Breton-Lebreux: un modèle de détermination pour plusieurs hockeyeuses

PORTRAIT. N.D.L.R. Ce portrait a été réalisé pour souligner la Journée internationale des femmes le 8 mars.
Originaire de Saint-Zacharie, Lisa-Marie Breton-Lebreux a dû briser plusieurs plafonds de verre afin de vivre de son rêve, celui de jouer au hockey au niveau professionnel. Grâce à plusieurs sacrifices, elle a réussi à faire sa place dans un milieu diriger pendant plusieurs années, et encore aujourd’hui, par les hommes.

La première fois que Breton-Lebreux a joué exclusivement avec des filles, c’est lorsqu’elle est arrivée dans la catégorie bantam. Elle compétitionnait, avec une équipe de Saint-Côme-Linière, dans une ligue regroupant des femmes âgées de 12 à 21 ans de la région. Auparavant, elle avait joué dès l’âge de 6 ans dans des équipes mixtes de Saint-Zacharie.

« C’était la seule ligue féminine et nous n’étions que trois équipes. Il n’y avait aucune compétition. On jouait surtout pour le plaisir. Certaines joueuses ne savaient même pas patiner. Des ligues de hockey féminin à développement comme il existe aujourd’hui ça n’existait pratiquement pas », se souvient-elle.

Championnats et circuit universitaire

Durant sa longue carrière, la Zacharoise n’a pas porté les couleurs du Canada sur la scène internationale. Elle a toutefois représenté le Québec au Championnat senior ESSO neuf années consécutives, entre 1998 et 2006, lors des Jeux du Canada en 1995 et au Championnat canadien des moins de 18 ans en 1993. 

C’est au Championnat canadien des moins de 18 ans que l’athlète alors âgée de 15 ans a su que le hockey allait avoir une grande importance dans sa vie. Ces derniers ont eu lieu dans les installations de l’Université de Concordia, où elle a connu beaucoup de succès quelques années plus tard.

Après son secondaire, la hockeyeuse etcheminoise s’est alignée directement dans le circuit universitaire, ligue comptant cinq équipes dont deux collégiales. Celle qui a aujourd’hui 45 ans a joué trois ans avec les Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières lors de ses années collégiales. Elle a ensuite évolué avec les Stingers de Concordia durant cinq saisons, inscrivant 143 points en 139 matchs et participant à cinq championnats nationaux.

Création de la LCHF

Malgré quelques parties comme remplaçante durant son stage universitaire, Lisa-Marie a donné ses premiers coups de patin professionnel avec l’Avalanche de Québec en 2002 dans la National Women’s Hockey League (NWHL). Elle a ensuite joué avec l’Axion de Montréal jusqu’en 2007, année où la NWHL est disparue.

En 2007, un groupe de six femmes, dont Lisa-Marie, a fondé la Ligue canadienne de hockey féminin (LCHF) aujourd’hui dissoute pour des raisons financières. En 2016, la Zacharoise a reçu le trophée « Action humanitaire » de la LCHF, remis à une personne ayant aidé à l’avancement du hockey féminin au Canada. 

« Dans la LCHF, même si c’était considéré comme une ligue professionnelle, aucune joueuse n’était payée. Elles devaient plutôt débourser entre 1 000 $ et 2 000 $ pour jouer. Lors de mon départ en 2018, les joueuses n’avaient plus besoin de payer pour jouer. Certaines étaient rémunérées entre 3000 $ et 5000 $ par saison. On jouait surtout par passion et plaisir », mentionne celle qui a porté l’uniforme des Stars de Montréal pendant huit saisons.

Continuer à s’impliquer

Pendant près de dix ans, en même temps que sa carrière professionnelle, Lisa-Marie Breton-Lebreux a agi à titre d’entraîneuse adjointe des Stingers. Elle a joué le même rôle pendant cinq ans avec les Canadiennes de Montréal, anciennement les Stars. Depuis plus de 15 ans, la hockeyeuse désormais retraitée est préparatrice physique avec l’équipe féminine de hockey à Concordia, mais également pour cinq autres formations sportives des Stingers.

« Le hockey a toujours été une passion pour moi, je me suis impliqué pendant de nombreuses années dans ce sport pour permettre à l’élite du hockey féminin de jouer dans un calibre compétitif. […] Si je regarde aujourd’hui tout le travail qui a été fait pour mettre de l’avant notre sport, j’en suis extrêmement fière. Le niveau de jeu a énormément évolué et les conditions sont de plus en plus favorables », mentionne-t-elle.

« Aux jeunes filles qui espère comme moi briser des stéréotypes, je leur dirais de rêver grand, d’y aller un petit geste à la fois et de ne pas avoir peur. Faites-vous une image de ce que vous souhaitez accomplir, car plus on pense positivement, plus on se rapproche de son rêve », conclut celle que l’on pourrait aisément considérer comme l’une des pionnières du hockey féminin au Québec.