Saison 2020-2021 : Les clubs de motoneige pourraient fermer leurs relais
La sortie de Caroline Proulx, ministre du Tourisme, le vendredi 6 novembre n’a pas rassuré les clubs de motoneige. Par sa voix, la Santé publique autorisait les activités hivernales dans tout le Québec, dont la motoneige, à certaines conditions.
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Afin de limiter la propagation de la COVID-19, les relais de motoneige devront contrôler l’achalandage et tenir fréquemment des opérations de désinfection. Il sera interdit d’offrir des services de restauration et de bar.
Les motoneigistes pourront entrer dans ces relais pour aller à la salle de bain ou se réchauffer quelques minutes. La Santé publique permet à ces derniers d’apporter leur lunch et manger sur place, à condition de respecter la distanciation sociale.
« Notre relais est financé grâce au resto-bar et nos activités spéciales. On n’a pas le droit aux deux. Faire un refuge, c’est seulement des dépenses pour nous. On ne peut pas enregistrer juste des pertes pour une saison entière. Il y a des frais fixes à payer. L’argent des cartes de membre, ça sert uniquement à l’entretien des sentiers », rappelle Éric Duval, président du Club de motoneige de Beauceville.
Situé sur la route de la Plée, ce club est un carrefour important pour les motoneigistes circulant en Chaudière-Appalaches, vers l’Estrie ou le Bas-Saint-Laurent. Même avec des conditions hivernales idéales, Éric Duval s’attend à une baisse de circulation dans les sentiers.
« Nous perdons déjà notre clientèle américaine. Des réguliers hésitent à renouveler leur carte de membre. La motoneige, c’est aussi une activité sociale. Les gens aiment se rassembler », dit M. Duval.
Double standard
Gilles Lacroix, président du Club motoneige Bellechasse, est aussi conseiller municipal à Armagh. Il voit un double standard entre le relais à Saint-Vallier et le Parc des Chutes d’Armagh.
« Saint-Vallier est géré par le club, un organisme à but non lucratif. Le Parc des Chutes appartient à la Municipalité d’Armagh. On ouvrira le parc, car c’est une infrastructure gérée publiquement qui appartient aux citoyens. Avec le relais de Saint-Vallier, le club n’aura aucun revenu si c’est seulement un refuge », explique-t-il.
Selon lui, les clubs de motoneige devraient recevoir des aides financières au même titre que les restaurants, bars et gyms. « D’importants relais, comme celui des Monts-Valin (Saguenay), resteront fermés cet hiver. La motoneige rapporte des millions de dollars à notre économie », affirme M. Lacroix.
Rencontre virtuelle
Les responsables des clubs en Chaudière-Appalaches tiendront une rencontre virtuelle avec la Fédération des clubs de motoneige du Québec (FCMQ), le vendredi 20 novembre.
« Nous aurons beaucoup de questions à poser. La FCMQ doit faire plus de pression sur le gouvernement. C’est elle qui devra nous rembourser si elle veut qu’on ouvre nos relais », indique Éric Duval.
Stéphane Desroches, directeur général de la FCMQ, réplique que le dossier des relais n’est pas du ressort de l’organisation.
« Nous existons pour que les motoneigistes aient accès à de beaux sentiers. Les clubs possédant des relais ont fait le choix de les créer. On ne fera aucune pression sur la Santé publique pour enlever la notion de refuge ou obtenir des compensations financières », dit-il.