Une saison difficile qui se termine enfin pour Julie Labonté

Julie Labonté n’a pas atteint son but mercredi soir sur le terrain d’athlétisme de l’Université York, après avoir terminé au 11e et dernier rang de l’épreuve du lancer du poids aux Jeux panaméricains avec un jet de 15,94 mètres.

Après avoir raté son premier essai, elle a réussi un lancer de 15,76 mètres, avant d’obtenir 15,94 mètres à sa troisième tentative, loin de sa meilleure marque en 2015 qui est de 16,80 mètres et encore plus loin de son record canadien de 18,31 mètres réussi en finale des Championnats de la NCAA en juin 2011.

«Ç’a été une année vraiment plus difficile, je ne m’attendais pas à battre des records (aux Jeux). Il y avait vraiment de bonnes compétitrices aujourd’hui (mercredi). Côté technique, j’ai connu des ennuis», a confié l’athlète de 25 ans qui a finalement été éliminée au terme de ses trois premiers lancers.

C’est la Trinidadienne Cleopatra Borel qui l’a emporté grâce à un jet de 18,67 mètres, devant l’Américaine Jillian Camarena-Williams (18,65) et la Chilienne Natalia Duco (18,01). La Saskatchewanaise Taryn Suttie, championne nationale devant Labonté au début du mois, a aussi peiné mercredi soir avec un meilleur lancer de 16,80 mètres, ce qui l’a reléguée au 10e échelon.

Arrestation de son entraîneur

La bonne nouvelle est qu’elle pourra mettre derrière elle une saison des plus difficiles, marquée notamment par l’arrestation de son entraîneur en Arizona. Craig Carter, entraîneur des Wildcats de l’Université de l’Arizona avec qui elle s’entraînait depuis cinq ans et demi, s’est retrouvé devant la justice pour des accusations d’agression sexuelle. L’athlète de Sainte-Justine avoue avoir été ébranlée lorsqu’elle s’est confiée à l’agence Sportcom. «Ça faisait trois ans que ça se passait et je n’en avais aucune idée. Ça fesse. Côté psychologique, je suis quand même une athlète forte, mais ça m’a affectée beaucoup. Ç’a changé ma dynamique, mon entraînement. J’ai dû me trouver un autre site d’entraînement, je ne voulais pas être sur le même que lui.»

Labonté a accepté l’invitation de Justin Rodhe, également entraîneur de Tarryn Suttie, qu’elle a côtoyé quelques semaines en Arizona, avant qu’il ne retourne en Colombie-Britannique. «Mon plan d’entraînement était nouveau à 90 %. La philosophie de l’entraîneur était différente aussi. M’adapter a été un peu plus difficile que je pensais.»

Elle s’accordera maintenant un peu de repos, elle qui a participé à sa dernière compétition de la saison aux Jeux panaméricains. « Je veux m’asseoir et vraiment penser à ce que je veux faire, si je continue avec (Justin) ou si je vais dans une autre direction. Comme c’est là, je n’ai aucune idée de ce que je veux faire.»

Elle espère maintenant trouver un entraîneur avec qui elle sera à l’aise et qui saura la conduire aux Jeux de Rio en 2016. «Je pense qu’il faut que je trouve un entraîneur avec qui je suis vraiment à l’aise, au plan technique, de la musculation, qui va être là et me suivre tous les jours.»