Les fabriques gardent la tête hors de l’eau, sans plus.

COVID-19. > Depuis maintenant plus d’un an, les restrictions imposées par la pandémie n’ont cessé de changer pour les lieux de culte, passant d’une fermeture complète à 25 personnes, puis 250 et à nouveau 25. De quoi causer bien des mots de têtes aux différentes fabriques du territoire.

Les impacts provoqués par ce jeu de yo-yo sont de deux ordres. Tout d’abord l’impact humain pour les fidèles qui n’ont plus accès à l’église, puis l’impact financier provoqué par la baisse des activités.

« C’est difficile en particulier pour les funérailles, indique Patrice Vallée, curé de la paroisse Sainte-Mère-de-Jésus qui regroupe dix fabriques de La Nouvelle-Beauce. Non seulement, dans bien des cas, ils n’ont pu accompagner la personne mourante au CHSLD ou à l’hôpital, ils doivent en plus leur rendre un dernier hommage qu’en petit groupe de 25, ce qui rend le deuil encore plus triste».

Les paroisses ont dû s’adapter, comme bien d’autres organisations, aux aléas de la pandémie. Plusieurs offices sont présentés à la télé communautaire ou sur leur site Facebook. D’ailleurs, le curé Alain Pouliot, des paroisses Saint-Georges-de-Sartigan et Saint-Jean-Paul II, a publié des capsules vidéo pendant toute la période du carême pour accompagner les fidèles.

Santé financière

Même si la situation est précaire, la plupart des fabriques ont réussi à garder la tête au-dessus de l’eau depuis le début de la pandémie. Mais il a fallu faire des choix pour y arriver.

«Nous avons dû baisser la température dans plusieurs églises pour diminuer nos coûts de chauffage. Dans certains cas, nous n’avons pas tenu des offices du dimanche, car cela était trop onéreux pour seulement 25 fidèles» indique M. le curé Vallée.

Dans le secteur de Saint-Georges, une contribution volontaire a été ajoutée dans la période de Pâques l’an dernier. «Les fidèles ont été généreux, indique André Vaillancourt, directeur général. Cela nous a permis de maintenir les revenus à peu près au même niveau que l’année précédente». D’ailleurs, une campagne similaire est actuellement en cours et le curé Alain Pouliot souhaite que les fidèles continuent d’aider leur fabrique.

« Ce qui a fait mal cette année, ce sont les quêtes. Au 16 décembre, on avait 150 000 $ en moins à ce niveau. Les sommes recueillies ne représentent même pas 30 % de ce qu’on récolte annuellement », a indiqué le directeur général de la fabrique unifiée de Saint-Benoit-de-Bellechasse, Simon Noël, lors d’une entrevue à La voix du sud.

« C’est certain qu’en revanche, nous avons eu moins de dépenses cette année également. On avait des gens sur la PCU durant le confinement et on a baissé le chauffage de certains bâtiments, mais les assurances coûtent la même chose, sans oublier les petites réparations», a ajouté le directeur général des paroisses Sacré-Cœur de Jésus et Sainte-Kateri Tekakwitha, Martin Gauthier, lors de cette même entrevue.

Aides financières et coup de pouce du Diocèse

Comme n’importe quel employeur au Canada, les fabriques ont pu profiter des aides aux entreprises et aux travailleurs déployées par les gouvernements pendant la pandémie. Une aide précieuse qui a permis de garder à l’emploi les personnes considérées comme essentielles.

«Comme ces aides se terminent en juin prochain, nous devrons voir à ce moment-là comment réagir, surtout si la pandémie est toujours active», indique le curé Pouliot.

«Mais il ne faut pas oublier nos bénévoles qui nous ont beaucoup aidés pendant cette période. Sans eux, certains offices n’auraient tout simplement pas eu lieu», ajoute M. Vaillancourt.

Le Diocèse de Québec a également permis aux fabriques de respirer un peu plus en diminuant sensiblement le montant des redevances qu’elles doivent habituellement lui verser.

Le retour des fidèles

Le curé Alain Lavoie espère que la vaccination puisse venir à bout de cette pandémie et que tout redeviendra un peu comme avant dans quelques mois. «D’ailleurs, nous avons offert aux autorités plusieurs locaux qui pourraient servir pour les cliniques de vaccination».

Mais ce qu’il souhaite le plus, c’est le retour des fidèles dans les églises. «Lors de la messe de Pâques, ça m’a fait tellement de bien de me retrouver devant 250 personnes. Au moins, nous avons pu sauver quelque peu la fête de Pâques».