Plus de souplesse pour favoriser l’intégration des travailleurs étrangers temporaires

Quatre membres de la Table de concertation en immigration Beauce-Sartigan s’inquiètent de l’accueil et de l’intégration de travailleurs étrangers alors que leur nombre augmentera considérablement au cours des prochains mois.

Le Conseil économique de Beauce (CEB), le Carrefour jeunesse-emploi (CJE) de Beauce-Sud, l’Union des producteurs agricoles (UPA) de Chaudière-Appalaches et la Commission scolaire Beauce-Etchemin (CSBE) ont donc tenu un point de presse pour faire part des requêtes pour faciliter leur arrivée ainsi que leur intégration.

«Il y a peu de ressources disponibles actuellement et la loi nous empêche d’offrir des services à certains statuts de travailleurs», mentionne la directrice générale du CEB, Hélène Latulippe.

Selon elle, une quarantaine d’entreprises ont fait les démarches nécessaires à l’embauche de travailleurs étrangers dans la dernière année ou sont en train de les faire. «On s’attend à ce que plus de 250 travailleurs arrivent au cours des prochains mois», ajoute-t-elle.

Le CEB a également lancé un guide pour aider les municipalités de Beauce-Sartigan à bien accueillir les nouveaux arrivants. «On y détaille comment implanter une structure d’accueil dans les municipalités», décrit Mme Latulippe. Plusieurs d’entre elles ont amorcé des démarches en ce sens, comme Saint-Martin, Saint-Éphrem et Saint-Gédéon à titre d’exemples.

De son côté, l’UPA s’attend à ce qu’un grand nombre d’entreprises agricoles fassent appel à de la main-d’œuvre étrangère. Environ 20 % d’entre elles prévoient avoir recours à des travailleurs étrangers temporaires au cours de la prochaine année. «Comme Beauce-Sartigan compte 650 entreprises agricoles, on estime qu’une centaine de travailleurs immigrants seront embauchés», indique le premier vice-président de l’UPA de la région, Jean Lambert.

La gestionnaire au Service de la formation professionnelle, de l’éducation des adultes et aux entreprises de la CSBE, Josée Morin, révèle que le nombre de personnes suivant les cours de francisation est passé de 110 en 2014 à 262 en 2017.

De plus, le CJE ne reçoit aucun financement pour aider les nouveaux arrivants à s’intégrer dans la région. «Nous avons toujours eu comme politique que c’était important de s’en occuper maintenant, pas dans quelques années, quand ils auront leur résidence permanente et que nous aurons du financement», déclare l’agente d’intégration et de sensibilisation en immigration, Mélanie Grenier.

Des mesures plus souples

Le quatuor émet des demandes afin «d’accueillir les nouveaux travailleurs adéquatement et de faire en sorte qu’ils deviennent des actifs positifs et permanents dans nos communautés», affirme-t-il.

Il souhaite entre autres au gouvernement provincial d’offrir la même accessibilité aux programmes du milieu aux travailleurs étrangers temporaires qu’à ceux qui ont déjà leur résidence permanente, d’offrir gratuitement les cours de francisation plutôt que d’y aller au cas par cas, d’étendre le traitement simplifié pour quelques métiers à tous les métiers dans les régions où le taux de chômage est inférieur à 4 %, en plus d’augmenter le quota de travailleurs étrangers temporaires de 10 % à 20 %, soit le même taux qu’en 2014, pour les emplois à bas salaire (moins de 21,75 $/h).