L’environnement au cœur du débat au Cégep Beauce-Appalaches

L’environnement et la lutte contre les changements climatiques ont occupé une place importante lors du débat électoral organisé au Cégep Beauce-Appalaches le 1er octobre.

Avant le débat à proprement parlé, la modératrice Suzanne Bougie a énoncé les trois principaux enjeux canadiens selon chacun des quatre candidats présents, soit Adam Veilleux du Parti libéral, Guillaume Rodrigue du Bloc québécois, Josiane Fortin du Parti vert et Richard Lehoux du Parti conservateur.

Ceux-ci ont tous inclus l’environnement dans leur courte liste. Ils ont pu élaborer davantage leur pensée dès le premier thème du débat, celui de la lutte contre les changements climatiques et du développement durable.

Pour M. Lehoux, le plus important est d’encourager le développement de technologies vertes. Il est confiant que les jeunes développeront de nouvelles technologies pour réduire l’impact des changements climatiques.

«On doit cesser de financer l’industrie pétrolière», lance M. Rodrigue, dont le parti souhaite également instaurer des subventions supplémentaires pour les familles à plus faible revenu pour l’achat d’un véhicule électrique.

Pour sa part, le Parti vert entend réduire les émissions de gaz à effet de serre de 60 % par rapport à 2005 dès 2030 et faire en sorte que le Canada soit carboneutre en 2050.

De son côté, M. Veilleux a mentionné vouloir instaurer la taxe carbone dans les provinces qui n’en ont pas. Il a ajouté que l’utilisation de pipelines est plus sécuritaire que le train et que les revenus du projet Trans Mountain seront réinvestis dans des mesures vertes.

Les candidats ont eu ensuite à se prononcer sur une allégation comme quoi le Canada s’est basé sur des stratégies à courte vue pour se développer économiquement sans tenir compte de l’environnement.

Si Mme Fortin et M. Rodrigue n’ont pas hésité à approuver l’allégation, MM. Veilleux et Lehoux ont été plus nuancés.

Le premier affirme que c’est vrai, mais jusqu’en 2015, soit à l’arrivée de Justin Trudeau au poste de premier ministre. Le second a indiqué que c’est Stephen Harper qui a signé l’Accord de Paris, réfutant le commentaire de M. Veilleux qui a mentionné que M. Harper était climatosceptique.

Inégalités sociales et répartition de la richesse

Le débat s’est ensuite dirigé vers la réduction des inégalités sociales. Sur ce point, Mme Fortin rappelle que le Parti vert veut instaurer un revenu minimum garanti pour tout le monde.

Selon M. Veilleux, le Parti libéral a amélioré la situation. «Au lieu de donner des crédits d’impôt aux entreprises, nous avons soutenu ceux qui en ont le plus besoin, soit les familles, les jeunes et les aînés», a-t-il affirmé.

Pour M. Lehoux, la répartition de la richesse passe d’abord par une saine gestion des finances publiques, dénonçant l’augmentation «importante» de la dette canadienne. «Quelqu’un devra payer ce fardeau-là un jour ou l’autre et de pelleter par en avant, il faut faire attention», détaille-t-il.

Fiscalité et dette

La dernière question du débat concernait la diminution des impôts pour une majorité de Canadiens tout en maintenant des services de qualité sans toutefois augmenter la dette.

Sur ce point, Adam Veilleux a affirmé que c’était possible. Pour lui, il faut dissocier la dette d’un déficit budgétaire. «Le Canada avait un taux d’endettement de 34 % par rapport à son PIB il y a quatre ans. Il est aujourd’hui de 31,3 % malgré tous les investissements que nous avons faits», a-t-il soutenu.

«C’est facile de dire qu’on a investi beaucoup d’argent dans les infrastructures quand on arrive au pouvoir avec des coffres bien garnis», lui a répondu Richard Lehoux, dénonçant l’absence d’objectifs concernant l’équilibre budgétaire.

Quant à Guillaume Rodrigue, il croit aussi que c’est possible, mais il faut «couper dans le gras». Il fait ainsi référence à l’annonce de Justin Trudeau d’offrir 75 M$ pour que davantage de jeunes développent les compétences nécessaires pour faire du camping. «L’intention est louable, mais ce n’est pas le rôle de l’État de favoriser le camping», a-t-il dit.

Finalement, Josiane Fortin a également indiqué que c’était possible, «mais il faut faire des choix». «Nous visons à atteindre l’équilibre budgétaire d’ici cinq ans, incluant toutes les promesses que le parti a faites. Nous visons la fermeture des paradis fiscaux, l’élimination des subventions aux combustibles fossiles, l’augmentation des impôts des grandes entreprises et la taxation des géants du web», a-t-elle énuméré.

Précisons que le chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, n’a pas pu participer au débat puisqu’il était à Toronto. Quant au candidat du Nouveau parti démocratique, François Jacques-Côté, celui-ci n’avait pas donné suite à l’invitation du Cégep selon Mme Bougie.