À la tête d’une bergerie à 22 ans

Il y a peu de producteurs ovins en Beauce. Cependant, une jeune femme de 22 ans de Saint-Martin, Véronique Boucher, évolue dans ce monde depuis la fondation de la Bergerie Ovir’o, il y a trois ans en juillet 2016.

Après avoir suivi sa formation à l’Institut de technologie agroalimentaire à La Pocatière en Technologie des productions animales, Véronique Boucher a décidé de se lancer immédiatement en affaires. Grâce à la Financière agricole du Québec, elle a réussi à décrocher une subvention au démarrage et une subvention à l’établissement, ce qui lui a permis d’investir et d’acheter son troupeau de brebis. Aujourd’hui, le troupeau compte 180 têtes, dont six béliers.

Elle se spécialise dans l’agneau. Elle vend l’animal complet ou fait préparer différentes coupes qu’elle vend directement à la ferme, dans une petite boutique qu’elle a construite avec son père il y a un an et demi. L’an dernier, elle a réussi à déjà doubler l’objectif de vente qu’elle s’était fixé.

Afin de mieux servir les consommateurs, une boutique a été construite afin de vendre les pièces d’agneaux.

Véronique Boucher a eu la chance de pouvoir convertir la ferme de ses parents pour y installer ses moutons. «Les bâtiments et la terre sont à mes parents, je suis en location. Ils ont eu une ferme laitière jusqu’en 2001. Ils sont contents que la ferme revive», explique-t-elle.

Une race féconde

Les brebis de Véronique sont de race F1 Dorset Romanov. «J’ai choisi la race Romanov parce que les brebis font beaucoup de bébés et qu’elles se reproduisent à longueur d’année. La brebis Dorset de son côté donne plus de lait et a une meilleure charpente.», expose Mme Boucher.

Les brebis ont de deux à quatre agneaux par portée et la période de gestation est de 145 jours. Les bébés restent avec leur mère pendant deux mois avant d’être sevrés. Les brebis vont ensuite en tarissement pendant quatre semaines pour éviter les infections. Le cycle peut alors recommencer aux huit mois plutôt qu’une seule fois par an en nature.

Pour l’instant, Véronique Boucher garde ses moutons dans l’étable, mais elle a déjà fait un peu de pâturage. Les coyotes et autres prédateurs sont cependant difficiles à gérer.

Alimentation saine
Véronique Boucher.

Bien que l’agneau de la Bergerie Ovir’o ne soit pas bio, Mme Boucher n’utilise pas d’antibiotique à outrance. Uniquement lorsque cela est nécessaire. Le vétérinaire suit les brebis tous les mois. L’alimentation est également contrôlée par un agronome.

Les moutons sont gérés en quatre groupes, qui ne mangent pas la même chose, afin d’avoir des naissances tous les deux mois. De plus, elle n’utilise pas d’hormone de croissance. Les agneaux partent entre deux et cinq mois. Selon elle, la qualité de l’air, l’eau à volonté, une bonne litière, une bonne alimentation et une bonne génétique sont la clé du succès pour atteindre la réussite avec une bergerie.

Rentabilité

Il est difficile d’être rentable en production ovine indique Mme Boucher, car il en coûte plus cher de produire de l’agneau que son prix de vente. Elle a cependant réussi à être rentable après deux ans, même si elle doit conserver un emploi à temps partiel pour vivre. Selon ses projections, elle estime qu’elle devrait pouvoir en vivre d’ici quelques années. Elle sait cependant que selon la Financière agricole, un producteur sur dix passe le cap des dix ans d’exploitation.

Pour en savoir plus, consultez la page Facebook Bergerie Ovir’o.