Aéroport de Saint-Georges : un service essentiel méconnu du grand public

L’aviation a occupé une place importante dans le développement du sud de la Beauce. L’aéroport de Saint-Georges est témoin de cette évolution dont certains faits restent méconnus dans la population.

Dans les années 1930 et 1940, des terrains à Joe Gagnon et Aurélien Lessard étaient utilisés comme aérodrome. Ces sites abritent aujourd’hui le parc Pomerleau et une partie de la 10e Rue.

Pamphile Rodrigue, maire de Saint-Georges, érige le premier vrai aéroport dans la municipalité en 1950. Il était situé sur les terrains de l’Auberge Bénédict Arnold (maintenant l’École d’Entrepreneurship de Beauce).

Hugues Drouin et Anne Morin nous ont révélé de nombreux éléments historiques sur l’aéroport.

Ce geste mènera à la création de la compagnie Eastern Airways et du Club aéronautique de Beauce (CAB), dont Pamphile Rodrigue était le président.

« Ce groupe de gens d’affaires voulait développer le volet commercial de l’aviation dans la région. Des gens venaient du Maine et d’un peu partout pour faire des affaires. En débarquant de l’avion, ils avaient accès à un restaurant et un hôtel près de la ville », explique Hugues Drouin, pilote et propriétaire d’avion.

Déménagement

Un manque d’espace a mené au déménagement de l’aéroport. En 1966, le CAB achète un terrain où se trouve l’aéroport actuel (30e Avenue). Une grande corvée mènera à la construction d’une piste de 1 500 pieds en gravelle et d’un chalet.

« Le club avait beaucoup de volonté, mais manquait d’argent. Il fallait trouver un acheteur pour l’aéroport. Saint-Georges-Ouest n’était pas intéressé. Sylvester Redmond, maire de Saint-Georges-Est, voulait développer ce lieu pour l’avenir », mentionne M. Drouin.

Chaque édition de l’Aérofête de Beauce attire des milliers de spectateurs.

En 1974, la Ville de Saint-Georges-Est acquiert officiellement toutes les installations du CAB. Elle entreprendra notamment des travaux de réfection et pavage sur la piste mesurant alors 3 000 pieds.

« On s’en venait en business. Une école de pilotage (Québec Aviation) a formé 183 pilotes de Saint-Georges et des environs. Pendant huit mois, on a eu le taux d’activité aérien le plus élevé au Canada », indique M. Drouin.

Agrandissement et multiservices

Au fil du temps, des entreprises beauceronnes achètent leur propre avion et utilisent les services de l’aéroport appartenant à la Ville de Saint-Georges et géré par Aviation CMP. De nombreux travaux majeurs ont été réalisés pour améliorer l’expérience des utilisateurs, y compris les pilotes de plaisance.

« En moyenne, on enregistre 4 000 mouvements par année. Au-delà des entreprises, l’aéroport sert notamment aux évacuations médicales, à la recherche en forêt, aux exercices militaires, aux entraînements des bombardiers d’eau et pour les appareils surveillant la rivière Chaudière (inondations) », mentionne Anne Morin, gestionnaire d’aéroport et des opérations de vols.

Spectacles aériens

Le grand public connaît surtout l’aéroport pour ses spectacles aériens. Sur le site de l’Auberge Bénédict Arnold, le CAB avait présenté un pageant aérien en 1963. La capsule Mercury, premier véhicule spatial américain à envoyer un homme dans l’espace, était en exposition.

La capsule Mercury a été exposée en 1963 à Saint-Georges.

Les démonstrations aériennes sur le site actuel ont commencé dans la décennie 1990. Chaque édition de l’Aérofête de Beauce attire des milliers de spectateurs pour voir entre autres des F-18 et Snowbirds.

Même la pandémie n’a pas empêché la tenue de cet événement le 24 juin dernier ! « L’avion est intéressant par sa nature. C’est un monde fascinant. À Saint-Georges, on a la chance de voir les avions de près », dit Mme Morin.

Hugues Drouin et Anne Morin ont participé le 15 octobre à un café-historique de 90 minutes sur l’aéroport de Saint-Georges. Pour visionner la conférence, visitez la page Facebook NousTV Beauce-Appalaches.