Airbnb gagne du terrain en Beauce malgré les risques d’amendes

Des Beaucerons arrondissent leurs fins de mois en louant des chambres ou leurs maisons, chalets, ou appartements sur Airbnb. En date du 11 juillet, le site dénombrait 51 locations possibles dans la Beauce.

Certaines annonces prouvaient que des locateurs détenaient une attestation de classification, comme des propriétaires de chalets ou de gîtes. Pour les annonces touchant la location d’appartements ou de chambres dans des maisons, aucune attestation n’était affichée.

Le journal est entré en contact avec quelques-uns de ces locateurs. Ils ont tous refusé de nous donner une entrevue et souhaitaient conserver l’anonymat, et ce, même si leurs prénoms et photos sont visibles sur Airbnb.

Ils ont affirmé vouloir rendre service aux touristes et ignoraient que Revenu Québec pouvait imposer des amendes pour logement illégal.

Entrée en vigueur le 15 avril dernier, la loi 67 précise pourtant que les personnes offrant des locations en hébergement contre rémunération doivent posséder une attestation remise par la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ).

Ceci s’applique pour les périodes de location de 31 jours et moins sur une base régulière et dont la disponibilité est rendue publique.

Quiconque contrevient à la loi est passible d’une amende de 2500 $ à 50 000 $ par jour. Les montants minimal et maximal sont doublés ou triplés en cas de récidive.

Jouer selon les mêmes règles

Propriétaire du Motel Invitation Inn à Sainte-Marie, Martin Anctil s’oppose totalement à l’existence d’Airbnb. Il estime que toutes les personnes offrant des services d’hébergement doivent se soumettre aux mêmes règles édictées par la CITQ.

«Comme hôteliers, on a des permis et on paye des taxes. C’est correct que le gouvernement s’arrange pour donner des amendes, car à peu près tout le monde veut louer n’importe quoi sur Internet. Le problème reste de faire appliquer la loi. Les inspecteurs n’ont qu’à aller sur Airbnb et ils vont trouver les fautifs», de dire M. Anctil.

Maryse Lefebvre, copropriétaire du Gîte le Marysier à Saint-Georges, avait inscrit son commerce sur Airbnb. Elle retirera son annonce prochainement.

«J’ai attiré très peu de visiteurs avec ce concept où Airbnb se garde un pourcentage sur chaque réservation. J’ai fait des efforts pour être en loi, mais je ne peux pas encourager l’illégalité ailleurs même si des clients m’avaient recommandé ce site», mentionne-t-elle.

Josiane Simard, directrice du développement touristique chez Destination Beauce, pense que la loi 67 n’est pas suffisamment claire dans sa définition de l’hébergement occasionnel. Ce type de pratique est toléré par Québec, mais pas celle menée sur une base régulière.

«On n’est pas d’accord avec le travail au noir. Quand les visiteurs paient des taxes d’hébergement, ça nous aide à recevoir des aides financières pour la promotion touristique», ajoute-t-elle.

Lieux d’hébergement sur Airbnb en Beauce (en date du 11 juillet)

– Beauceville (un)

– Frampton (six)

– Saint-Alfred (un)

– Saint-Benjamin (un)

– Saint-Benoît (un)

– Saint-Bernard (deux)

– Saint-Côme (deux)

– Saint-Elzéar (quatre)

– Saint-Georges (cinq)

– Saint-Isidore (deux)

– Saint-Lambert-de-Lauzon (trois)

– Saint-Martin (un)

– Saint-Patrice (deux)

– Saint-Prosper (un)

– Saint-René (un)

– Saint-Sylvestre (quatre)

– Saint-Victor (un)

– Sainte-Aurélie (trois)

– Sainte-Clotilde (quatre)

– Sainte-Marie (deux)

– Scott (deux)

– Vallée-Jonction (deux)

* Source : airbnb.com