Airbnb : La situation en Chaudière-Appalaches
LOGEMENT. Le 28 mars dernier, le Regroupement des comités de logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) publiait un rapport indiquant que 79 % des locations Airbnb au Québec étaient illégales. Cela représentait 23 245 locations illégales, dont 562 des 786 airbnb en Chaudière-Appalaches.
Des chiffres
Toute location Airbnb qui ne détient pas de permis de la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ) est considérée comme illégale. Selon les données recueillies par le CLALQ, en date du 28 mars, on dénombrait 193 locations illégales à Lévis, 15 à Saint-Georges, six à Sainte-Marie, six à Beauceville, 14 à Thetford, cinq à Saint-Théophile, huit à Saint-Aurélie et 21 à Lac-Etchemin. Le rapport indiquait également l’existence de plusieurs autres locations dans diverses municipalités de Chaudière-Appalaches ne détenant pas de permis.
Des solutions
En revanche, à la suite de l’incendie d’un édifice abritant 14 locations Airbnb à Montréal, qui avait causé morts et blessés, la compagnie s’était engagée à retirer toutes les annonces illégales de sa plateforme. Cela aurait été fait le 28 mars, date de la sortie du rapport du CLALQ. Après cette date, 21 annonces Airbnb demeurent pour la ville de Saint-Georges. Chacune de ces annonces comprend un numéro de permis de la CITQ.
Malgré tout, Jean-Yves Gosselin, directeur du service l’urbanisme de Saint-Georges, indique qu’il est difficile de faire un suivi sur le terrain des logements touristiques à court terme. L’un des problèmes étant que la plateforme Airbnb n’est pas la seule dont les gens se servent pour annoncer des logements. La ville de Saint-Georges opère actuellement en suivant le règlement provincial et n’a pas l’intention de donner de grands coups pour interdire les annonces Airbnb sur son territoire. Le directeur ajoute que la création de logements abordables est plus préoccupante pour la ville.
Un contexte différent
« Nous n’avons pas de situation en lien avec les airbnb à Saint-Georges comme on en entend parler dans les journaux. Ce sont les villes touristiques qui ont plus impactées. Nous n’avons pas la quantité que d’autres villes peuvent avoir », affirme Jean-Yves Gosselin.
Selon la directrice du développement touristique chez Destination Beauce, Marie-Émilie Slater-Grenon, « Nous n’avons pas d’enjeux comme à Montréal, où ça devient impersonnel et c’est l’appât du gain qui prédomine. On garde encore l’esprit d’accueil chaleureux des Beaucerons ». Pour elle, le problème par rapport aux locations Airbnb est plutôt en lien avec la difficulté actuelle de trouver du logement, qu’au niveau de la compétition touristique. Elle ajoute qu’il existe une clientèle pour chaque type d’hébergement. Par exemple, des travailleurs qui ont besoin d’hébergement de plus longue durée, ou avec plus de commodités. Elle indique qu’airbnb vient complémenter l’offre de logements plus traditionnels. « C’est à nous aussi en tant que citoyens de chercher à nous assurer que ce qu’on loue est conforme », conclut Marie-Émilie Slater-Grenon.