Alain Pépin gagne sa vie dans le ciel beauceron

Résident de Saint-Benjamin, Alain Pépin a toujours été fasciné par les avions et hélicoptères. Espérant un jour se procurer des appareils pour voler comme simple loisir, il n’aurait jamais cru que de circuler dans le ciel deviendrait une profession.

Alain Pépin a vécu sa première expérience de vol à l’âge de cinq ans, soit le 17 septembre 1967. Son père lui avait acheté un billet pour faire un tour d’avion sur les Lignes Aériennes de l’Est.

«J’ai conservé ce billet en souvenir. C’est là qu’il y a eu un déclic. Je faisais des avions en papier que je m’amusais à faire voler n’importe où. Je regardais toujours dans le ciel dès qu’un avion passait», dit-il.

Toutefois, ce n’est qu’en 1999 qu’Alain Pépin a volé de ses propres ailes pour la première fois. Après avoir suivi une formation à Québec, il s’est procuré un Cessna 150 avant d’acheter plus tard un Cessna 172.

«Comme j’aime la chasse et la pêche, j’ai déjà volé jusqu’à Chibougamau et aussi en Gaspésie où je possède un chalet. C’est une sensation de liberté incroyable et on partait souvent en famille», explique Alain Pépin.

D’un appareil à l’autre

C’est grâce à Paul Gagnon, propriétaire des installations électriques Gagnon et fils à Beauceville, qu’Alain Pépin est passé de la conduite en avion à celle en hélicoptère à la fin des années 2000.

«Il souhaitait avoir un appareil pour sa compagnie. C’est moi qui lui servait de pilote au besoin», mentionne celui-ci.

Ayant également acheté un appareil Rotorway pour son plaisir personnel, il travaille maintenant comme pilote professionnel pour Hélico Express de la Chaudière depuis 2014.

«C’est moi qui pilote entre autres pour les reportages de Beauce TV sur la débâcle de la Chaudière ou l’autoroute 73. On est aussi présent dans les festivals ou encore pour des inspections», ajoute-t-il.

Sécurité aérienne

Avant de diriger un hélicoptère, Alain Pépin a dû suivre une formation beaucoup plus complexe que les apprentissages reliés à un petit avion.

Dans les deux cas, le pilote ne peut décoller ou atterrir comme bon lui semble. Il doit remplir un journal de bord et transmettre son plan de vol à Nav Canada. Cette société contrôle la sécurité du trafic aérien civil dans le ciel canadien et soutient la planification des vols.

«Les contrôleurs aériens nous envoient dans des corridors précis pour qu’il n’arrive pas un face-à-face entre deux appareils. On doit faire attention à la météo, surtout en hiver avec les voiles blancs et les trous noirs», d’expliquer Alain Pépin.

Son expertise en pilotage lui a même permis d’effectuer plus de 80 voyages dans les airs entre Saint-Georges et Saint-Théophile afin de transporter des matériaux sous l’appareil pour la construction d’une tour d’observation à la Zec Jaro.

«Je dois passer un examen médical aux six mois pour avoir le droit de voler. J’espère être un vieux pilote. Mon fils Samuel (deux ans et demi) a eu son baptême de l’air à quatre mois et il rêve déjà de suivre les traces de son père», confirme-t-il.

Un petit tour

Votre journaliste a accompagné Alain Pépin à bord d’un Robinson R44. Dans ce parcours entre Saint-Georges et Saint-Benjamin, l’hélicoptère est monté jusqu’à une hauteur de 2000 pieds.

Ayant souvent le vertige dans diverses situations, j’ai été épaté par la stabilité de l’appareil et surtout impressionné par les éléments naturels et urbains sous nos pieds.

L’appareil a même atteint un point de la rivière Famine inaccessible au sol où se trouvait une chute d’eau magnifique.

Je recommande à tous de vivre cette expérience unique. Vous ne verrez plus jamais le monde de la même façon.