Andrée-Ann Dugal vit son confinement en Nouvelle-Zélande avec quatre voyageurs

Résidente de Saint-Georges, Andrée-Ann Dugal a mis les pieds en Nouvelle-Zélande le 30 janvier dernier. Sur place dans le but de décrocher, d’apprendre l’anglais et de travailler, celle-ci avait initialement prévu d’y rester de six mois à un an. Ses plans ont toutefois récemment été bousculés en raison de la pandémie de COVID-19 qui sévit actuellement à travers la planète.

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Une fois rendue en terre néo-zélandaise, la Beauceronne s’est d’abord occupée de compléter la paperasse nécessaire afin d’officialiser son arrivée, notamment d’ouvrir son compte bancaire à l’étranger, avant de voyager ici et là durant trois semaines. Le lundi 2 mars, elle a officiellement été engagée sur l’île du Nord.

Le centre-ville de Whakatane est désert depuis le début du confinement.

«J’ai fêté la Saint-Patrick avec des amis le 17 mars et tout se passait bien. Dans les alentours du 19 mars, l’une des trois succursales du café où j’étais employée de manière contractuelle a fermé ses portes. J’ai ensuite perdu mon emploi le 22 mars, alors les deux autres ont également été contraintes de cesser leurs opérations», explique Andrée-Ann Dugal.

Des employeurs en or

À ce moment-là, la Georgienne habitait dans une auberge jeunesse. Sachant pertinemment que le confinement n’allait pas tarder à être mis en place par la première ministre du pays où elle se trouve présentement, cette dernière se doutait qu’elle devrait changer de lieu de résidence sous peu.

«Je dormais dans ma voiture et j’avais accès aux commodités offertes par l’auberge, la cuisine et la salle de bain entre autres, puisqu’il s’agissait de l’option la moins dispendieuse pour me loger. Comme il était impossible que je sois en quarantaine dans mon auto, mes employeurs m’ont rapidement aidée à me trouver un endroit dans lequel je pourrais vivre, en plus de se charger des démarches pour mon chômage. Ils ont vraiment été incroyables», renchérit-elle.

Andrée-Ann Dugal, à l’avant, au centre, est entourée de ses quatre colocataires.

C’est donc le 23 mars que la principale intéressée a enfin pu déménager dans une petite maison partagée avec quatre autres voyageurs et collègues de travail, dont trois Français et une Luxembourgeoise, trois jours avant que le confinement débute définitivement, le 26 mars.

Faire le choix de rester

Résidant désormais à Whakatane avec ses nouveaux colocataires grâce au propriétaire les ayant mis en contact les uns avec les autres, soit une ville comportant 18 000 habitants qui est située dans la région Bay of Plenty où 40 cas de coronavirus sont répertoriés au moment d’écrire ces lignes, Andrée-Ann Dugal a dû se livrer à une longue réflexion avant de décider du sort de son périple outre-mer.

«J’étais supposée de revenir entre les mois de juillet et de décembre prochains. Pendant la semaine précédant l’annonce de la quarantaine ainsi que de la fermeture des frontières, j’ai eu le goût de retourner à Saint-Georges plus tôt parce que c’était la panique dans ma famille et dans mon entourage. Je ne savais plus sur quel pied danser et j’ai passé quatre jours à me questionner à ce sujet», confie-t-elle.

Les gens se promènent sur la piste cyclable ou font du sport pour s’occuper.

Ayant finalement choisi d’y rester, la voyageuse dit ne plus avoir aucun intérêt à quitter la Nouvelle-Zélande depuis que son choix est arrêté. «Ne rien faire et occuper mes journées en prenant des marches et en écoutant des films, que je sois ici ou en Beauce, c’est sensiblement la même chose pour moi. Pour l’instant, j’envisage seulement un retour au Canada pour Noël», indique celle-ci.

Chanceuse malgré tout

Toujours satisfaite de sa décision un mois plus tard, Andrée-Ann Dugal se considère aujourd’hui chanceuse d’être là-bas considérant l’ensemble des règles mises de l’avant pour freiner la propagation de la COVID-19, dont la distanciation sociale de deux mètres entre les individus, la fermeture de nombreux terrains de camping et l’interdiction d’accès aux parcs de jeux pour les enfants.

«Je trouve que les mesures sont beaucoup plus extrêmes et strictes ici qu’au Québec. Par exemple, les comptoirs pour emporter ne sont pas ouverts et la livraison de nourriture par les restaurants n’est pas permise non plus. Les seuls commerces accessibles sont les épiceries, les stations d’essence, les pharmacies et certaines banques», informe la Beauceronne.

L’accès aux parcs de jeux pour enfants est désormais interdit là-bas.

Parmi les changements majeurs qu’elle a eu l’occasion de remarquer dans son quotidien au cours des dernières semaines, notons d’ailleurs le contraste qui existe dorénavant entre l’achalandage du centre-ville et des espaces verts.

«La chose la plus bizarre, c’est de voir à quel point il n’y a plus personne en ville. Quand les gens ne se promènent pas sur la piste cyclable devant chez moi, près de la rivière, ils sortent à l’extérieur et font du sport», conclut-elle.