Audrey Doyon veut enseigner à la maison à tous ses enfants

Résidente de Saint-Alfred, Audrey Doyon a découvert l’enseignement à domicile il y a deux ans. Elle voit plusieurs bienfaits à ce système qui demande une bonne dose de planification et de créativité.

C’est à l’automne 2014 qu’elle fait le grand saut en enseignant à ses deux plus vieux enfants, Ulric et Juliette, qui devaient entamer leur quatrième et troisième année.

«Ils allaient à l’école De Léry à Beauceville. Je voulais essayer pour un an afin de voir ce que ça donnerait. On venait de construire une grande maison et ça nous laissait plus d’espace pour concrétiser le projet», mentionne Mme Doyon.

Elle confirme que les directions de l’école et de la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin (CSBE) ont soutenu son idée en exigeant toutefois le respect de critères éducatifs dans ses enseignements.

«On doit réussir tous les points du programme de progression des apprentissages (PDA) du ministère de l’Éducation pour chaque année scolaire. Un conseiller pédagogique de la CSBE vient également nous rencontrer deux fois par année», précise-t-elle.

Au quotidien

Chaque avant-midi, Audrey Doyon aide Ulric et Juliette dans des apprentissages en français, anglais et mathématiques. Les cahiers et instruments utilisés sont les mêmes que dans une classe régulière.

«L’éducation à la maison est un mélange entre l’école de rang et l’école privée. Si j’explique à un enfant, l’autre doit réviser. Les enfants apprennent l’autonomie en planifiant leurs leçons et ils s’entraident», dit-elle.

À la fin de l’année scolaire, Audrey Doyon doit remettre des portfolios à la CSBE contenant entre autres des évaluations attestant que les enfants peuvent passer à l’année suivante.

L’après-midi est consacré à des projets pratiques touchant des domaines comme la science et l’écologie. Ces initiatives ne sont pas obligatoires pour la réussite du PDA, mais offre un volet éducatif supplémentaire aux enfants. Ces activités se déroulent en anglais.

«En élevant des poussins, ils ont appris des notions en biologie en dessinant l’évolution de l’œuf ou en travaillant à la couvaison. À notre cabane à sucre, ils ont appris ce qu’est l’eau d’érable et comment la recueillir, ce qui touche l’écologie», explique Audrey Doyon.

Pas pour tous

Audrey Doyon enseignera la première année à son fils Édéric dès septembre. Lili-Rose, quatre ans, et Charlie, trois ans, sont trop jeunes pour aller à l’école. Audrey Doyon doit les surveiller en même temps qu’elle porte le chapeau d’enseignante.

«Ça apporte une meilleure qualité de vie de famille. Chaque jour, j’ai l’impression d’offrir à mes enfants le temps de vivre, de s’amuser et de croquer dans la vie», croit-elle.

Elle reconnait que ce concept n’est pas fait pour tout le monde. «Il y a des coûts importants en achat de matériaux. Il faut aussi qu’un des parents reste à la maison. Je ne suis pas sûr que j’enseignerai à mes enfants lorsqu’ils seront en âge d’aller à la polyvalente, car les matières sont plus complexes», avoue Audrey Doyon.

Ulric ne se sent pas isolé par rapport aux autres enfants. «Je me suis fait des amis que je vois la fin de semaine. On fait plusieurs sorties et j’étais avec l’équipe de ski de compétition du Mont-Orignal cet hiver. À l’école normale, ça prend plus de temps pour apprendre la même chose qu’à la maison», affirme celui-ci.

Autre texte sur le sujet : http://www.leclaireurprogres.ca/actualites/societe/2016/4/28/transition-reussie-de-l-education-a-la-maison-a-lecole-reguliere.html