Beauce-Sartigan veut un moratoire sur le projet Optilab

Les élus de la MRC Beauce-Sartigan ont unanimement demandé un moratoire sur la réforme Optilab qui se déploie de façon précipitée en Chaudière-Appalaches et partout en province.

Mercredi dernier, les élus ont démontré leur grande inquiétude notamment sur la qualité de prestation des soins et des impacts socioéconomiques de cette réforme du ministère de la Santé et des Services sociaux. En Chaudière-Appalaches, le plan prévoit de centraliser la majeure partie des opérations au laboratoire serveur de l’Hôtel-Dieu de Lévis. À l’Hôpital de Saint-Georges, la réforme prévoit la suppression de 28 des 38 postes en laboratoire.

«Nous ne sommes pas contre la vertu d’être plus efficient en santé, mais le gouvernement envoie le message de vider les régions. Nous nous battons pour l’occupation du territoire parce que ce seront de bons emplois de techniciens de laboratoires qui seront perdus. Cela a des impacts collatéraux majeurs, et je ne suis pas sûr que l’on ait considéré cela. Ce point-là a été soulevé à l’UMQ, nous sommes plusieurs villes touchées par cette réorganisation», critique le maire de Saint-Georges et préfet suppléant à la MRC Beauce-Sartigan, Claude Morin.

«Là, on coupe dans les laboratoires, quelle sera la prochaine étape? Est-ce qu’ils vont tout centraliser dans les grandes villes? À l’avenir, devrons-nous aller dans les grands centres pour nous faire soigner plus rapidement», se questionne M. Morin.

Transports et perte de spécimens

La résolution adoptée par les élus est similaire à celle adoptée en juin dernier par la MRC Côte-de-la-Gasp. Ceux-ci se questionnent sur la sécurité, la stabilité et la traçabilité des échantillons lors de leur transport dans un territoire aussi vaste que la Chaudière-Appalaches. Les risques de pertes de spécimens et des retards dans les résultats des analyses, ce qui oblige plusieurs patients à reprendre leurs examens (prise de sang, ponction lombaire, biopsie) et même les risques d’erreurs des équipes de laboratoire réduites en région ont été évoqués par les élus de Beauce-Sartigan.
«Cela fait peur un peu. Plus cela s’éloigne, plus il y a de personnes d’impliquées, plus il y a de risques d’erreurs. Le plus inquiétant, c’est que l’information est très difficile à obtenir du gouvernement et du CISSS-CA», critique M. Morin.

Le projet avance

Depuis que le Ministère a mis la pédale sur l’accélérateur sur ce projet en avril 2015, beaucoup de travail a été accompli au Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches. Un comité tactique de coordination du projet de réorganisation des laboratoires a récemment été formé de 16 personnes pour favoriser l’implantation de ce projet d’ici deux ans. Parallèlement à cela, une centrale de transport des matières a été créée afin de mieux coordonner les 108 sites du CISSS-CA, harmoniser et uniformiser les pratiques de transport sur son territoire. Cette centrale s’occupera du transport des prélèvements aux fournitures médicales et médicaments et ultimement dégagé des économies.