Bergerie Nissard sert d’exemple en Beauce et ailleurs au Québec

Basée à Saint-Benoît, Bergerie Nissard est le plus grand producteur ovin en Beauce et parmi les 20 plus grandes entreprises du genre au Québec. Pourtant, ce type de production agricole reste marginal dans notre région.

En Beauce, la production ovine ne représente même pas 1 % des revenus agricoles toutes catégories confondues. Roland Lessard et Véronique Boulet ont pourtant vu une excellente opportunité d’affaires en se lançant dans ce domaine en 2000.

«Au départ, on avait seulement commencé avec seize moutons. Aujourd’hui, nous roulons à 1700 bêtes, soit 800 brebis, 800 agneaux, 50 béliers et 50 agnelles de remplacement», précise Mme Boulet.

Production continue

Bergerie Nissard se spécialise dans l’élevage des agneaux pour la consommation de la viande. Ces derniers sont vendus à des particuliers par l’Agence de vente des agneaux lourds ou à l’encan pour les agneaux légers. Le poids de chaque agneau varie de 60 à 130 livres après engraissement.

«Les brebis sont divisées en quatre groupes selon les cycles de l’accouplement, la fin de la gestation, la maternité et le tarissement. Toutes les neuf semaines, il y a un groupe de 200 brebis qui accouchent au moins de 400 agneaux», mentionne Véronique Boulet.

Comme l’accouplement se déroule normalement une fois par année en pleine nature, Bergerie Nissard utilise la photopériode dans ses bâtiments pour créer un rapport fictif entre le jour et la nuit. Le temps d’éclairage est ajusté dans chacun des groupes pour favoriser un élevage constant.

«Nos brebis sont surtout des femelles hybrides qui sont des mélanges des races Romanov et Dorset. Elles ont comme avantages d’être très maternelles et de faire beaucoup de bébés. Dans l’élevage, on conserve toujours des agnelles qui remplaceront plus tard les brebis trop vieilles», mentionne Véronique Boulet.

Pendant la gestation, chaque brebis est suivie par un vétérinaire. Elles ont droit à des échographies, vaccins et vitamines. Leur laine est aussi rasée avant l’accouchement et envoyée dans un entrepôt à Saint-Hyacinthe.

Les agneaux restent avec leurs mères de cinq à six mois avant d’être envoyés dans l’enclos d’engraissement.

Planification

Avec autant de moutons, Véronique Boulet et Roland Lessard doivent planifier leurs activités jusqu’à un an à l’avance. Ils n’ont aucun employé, mais comptent sur le soutien partiel de leurs enfants Alexandre et Carole-Anne même s’ils n’ont que douze ans.

«On n’a pas eu le choix de mécaniser et d’informatiser nos opérations. Ce printemps, on a installé un système de pesée automatisé dans le parc d’engraissement. Les agneaux se pèsent eux-mêmes et on s’assure ainsi qu’ils ont un poids uniforme pour l’abattage», de dire Mme Boulet.

Même si les exigences du marché se sont resserrées en 2016 par rapport à l’épaisseur du gras sur chaque agneau, Bergerie Nissard reçoit régulièrement la visite de gens désirant se lancer dans la production ovine.

«La production est encore marginale en Beauce alors que c’est très fort dans d’autres régions, comme le Bas-Saint-Laurent. On ne s’inquiète pas pour le transfert d’entreprise, car nos enfants sont déjà intéressés à travailler là-dedans», confirme Véronique Boulet.