Besoin urgent de camionneurs pour éviter le déclin des entreprises

La pénurie de main-d’œuvre frappe plusieurs secteurs en Beauce. L’industrie du camionnage n’échappe pas à la tendance, alors qu’il s’agit d’un rouage important dans la croissance de nombreuses entreprises.

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Existant depuis plus de 60 ans, Transport Couture est l’une des compagnies vivant au quotidien les bons et mauvais moments dans le camionnage. L’entreprise emploie près d’une centaine de chauffeurs et possède des contrats de transport au Canada et aux États-Unis.

Selon Stéphanie Couture, responsable des ressources humaines, les plus jeunes générations n’apprécient pas vraiment les horaires auxquels sont assujettis les camionneurs.

«C’est aussi un travail exigeant physiquement. Après avoir stocké son camion, le conducteur part toute la semaine et, selon les contrats, ne sait pas quand il sera de retour. Les conducteurs peuvent rouler jusqu’à 12 heures dans une même journée. La tendance actuelle chez les jeunes semble être de miser sur du temps de qualité plutôt que le salaire», explique celle-ci.

En plus de conduire, les camionneurs doivent effectuer différentes tâches, dont le chargement et déchargement de la benne.

Chez Transport Couture, la moitié des conducteurs ont 50 ans et plus. Le tiers des chauffeurs ont franchi le cap de la soixantaine et prendront leur retraite à court terme. D’après Stéphanie Couture, ces données représentent l’ensemble de l’industrie du camionnage.

«Il faudra remplacer les baby-boomers. Sinon, des entreprises devront réduire leurs activités ou même fermer leurs portes. Chez nous, même avec des horaires variés, des camionneurs ont lâché le transport à boîte fermé pour essayer d’autres genres, comme le transport de bois, ou carrément changer de domaine», avoue-t-elle.

Recrutement international

En 2017, le Conseil économique de Beauce (CEB) a créé un partenariat avec Québec International en matière d’accessibilité aux services de recrutement international.

Bastien Lapierre, commissaire industriel au CEB, confirme que le camionnage doit s’inclure dans ce processus d’immigration au même titre que d’autres métiers manuels en forte demande.

«Le camionnage est un important maillon de la chaîne. Ce qu’on produit en Beauce peut s’exporter seulement par camion. Par contre, beaucoup de règles ont changé pour les conducteurs allant aux États-Unis, comme le registre électronique et les tests d’urine aléatoires», soutient M. Lapierre.

Le 29 septembre prochain au Georgesville, Transport Couture tiendra son deuxième Salon de l’emploi en transport routier avec différentes partenaires.

Bastien Lapierre, commissaire industriel au CEB.

Le CEB salue cette initiative pour convaincre les gens des avantages d’une carrière en camionnage.

«Malgré tout, ça va rester un domaine où les postes seront difficiles à combler en entier. Il faut vraiment avoir le profil. Devenir camionneur est une vocation», croit Bastien Lapierre.

Saviez-vous que…

En moyenne, les camionneurs en secteur urbain gagnent de 40 000 $ à 45 000 $ annuellement et travaillent 60 heures par semaine. Ils parcourent de 300 à 500 kilomètres quotidiennement, souvent six jours par semaine, ce qui équivaut à un salaire horaire variant de 13,33 $ à 15 $.

Les camionneurs de route (longue distance) gagnent en moyenne 60 000 $ par année et travaillent 60 heures par semaine. Ces derniers parcourent 600 kilomètres chaque jour, régulièrement six jours par semaine. Ceci équivaut à un salaire approximatif de 20 $ l’heure.

* Source: Teamsters Canada